Jeudi 10 novembre
30 400 personnes ont manifesté ce 10 novembre dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, et plus de 100 000 selon la CGT.
La manifestation parisienne semble s'être achevée dans le calme, selon Le Média, qui note que les camions sont partis et que les différents cortèges se sont disséminés. Les CRS sont cependant encore présent en nombre autour de la place de l'Opéra.
Le sénateur PCF de Seine-Saint-Denis et directeur de L'Humanité, Fabien Gay, était présent à Paris aux côtés du secrétaire national du parti, Fabien Roussel. «Je crains qu'il y ait une vraie cocotte-minute en train de bouillir et qu'elle n'explose», a déclaré l'ancien candidat communiste à la présidentielle à propos de la situation sociale, appelant les salariés à «s'unir» et à «réoccuper les ronds-points et l'espace public».
Une centaine de manifestants étaient présents à Narbonne (Occitanie), selon l’Indépendant. Le Dauphiné libéré évoque «une poignée de manifestants» à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute Provence). Sud Ouest estime à environ 250 le nombre de participants à Périgueux, en Dordogne.
L'Internationale a été entonnée en tête du cortège CGT, dans la manifestation parisienne.
«Nous réclamons l'indexation des salaires sur l'inflation !», ont tweeté les communistes du Nord, présents dans la manifestation lilloise aux côtés des syndicats.
Des slogans dénonçant les rémunérations des patrons et les dividendes versés aux actionnaires ont été lancés dans le cortège de la CGT.
Des visuels hostiles au président de la République figuraient également sur les camionnettes du syndicat.
Selon l'agence Anadolu, le cortège parisien regroupe plusieurs milliers de personnes, dont des membres de la mouvance black block. Plusieurs panneaux et banderoles font référence à l'utilisation répétée du 49.3 par le gouvernement, ainsi qu'aux motions de censure déposées par les oppositions au Palais-Bourbon.
«Cette journée s'inscrit dans les journées précédentes avec la question centrale de l'augmentation des salaires sur laquelle on ne lâchera pas», a déclaré au début de la manifestation parisienne Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale de la CGT, s'exprimant à la place du secrétaire général Philippe Martinez, qui avait choisi de défiler à Nîmes.
La précédente journée à l'appel de la seule CGT, le 27 octobre, en pleines vacances scolaires, avait peu mobilisé : la police avait recensé 14 000 manifestants en province et environ 1 400 à Paris. Les autorités parient sur 50 000 à 60 000 manifestants au niveau national ce 10 novembre.
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel était présent dans la manifestation parisienne qui se dirige vers Opéra. «Il y a énormément de mobilisation dans beaucoup d'entreprises», a-t-il déclaré, affirmant que les syndicats «n'ont jamais enregistré autant de conflits dans des entreprises, des PME, des petites boîtes». Il a cependant regretté que «l'on ne soit pas tous ensemble ici», faisant allusion à l’absence d’une série de syndicats et au niveau de participation. «Unissons-nous, soyons le plus nombreux possible, quitte à retrouver les ronds-points», a-t-il ajouté, quatre ans après le début du mouvement des Gilets jaunes.
Selon l’AFP, la cohue a été évitée sur une bonne partie des quais des métros et des RER parisiens. En Ile-de-France, beaucoup de salariés avaient visiblement opté pour le télétravail ou une journée de congé avant un week-end de trois jours, à la veille d'un jour férié. Cinq lignes sont entièrement fermées (2, 8, 10, 11 et 12), les autres ne roulant qu'aux heures de pointe, avec un service fortement dégradé. Mais «à part quelques usagers en colère, la plupart se montrent plutôt calmes et patients», relevait en matinée Nolwenn, 21 ans, agente de médiation RATP à Saint-Lazare. A la SNCF, le mouvement soutenu par la seule CGT-Cheminots ne causait guère de perturbations. Sur les lignes TER, neuf trains sur dix circulaient en moyenne.
Les partis de gauche sont à nouveau représentés dans les manifestations de ce 10 novembre, aux côtés des syndicats. «Ni austérité, ni réforme des retraites !», a lancé la députée LFI du Puy-de-Dôme, Marianne Maximi, présente au rassemblement organisé à Clermont-Ferrand.
La Nouvelle République évoque un «flop» à propos de la manifestation à Châteauroux (Indre), qui n'a rassemblé que 80 personnes, soit un niveau très en deçà des précédents rassemblements : entre 600 et 800 manifestants avaient été recensés le 18 octobre.
Le secrétaire général de la FSU, Benoît Teste, était présent dans le cortège à Lyon. Le syndicat a appelé à participer aux rassemblements unitaires avec la CGT et Solidaires «pour gagner une augmentation significative des salaires dans tous les secteurs d’activité» et rappelle qu'une grève pour la défense de l’enseignement professionnel public est prévue le 17 novembre.
Entre 800 et 1 000 personnes manifestaient à Rennes, rapporte Ouest-France, contre 3 000 lors des précédentes mobilisations des 18 et 27 octobre. La télévision locale TVR évoque elle aussi une manifestation «peu suivie».
A Montpellier, le Midi Libre a d'abord évoqué une centaine de manifestants rassemblés. Les participants étaient au nombre de 200 lorsque le cortège s'est élancé un peu plus tard.
Environ 500 manifestants se sont réunis à Brest pour porter l’exigence d’une revalorisation des salaires et des pensions, selon Le Télégramme, qui note un reflux de la mobilisation par rapport au 18 octobre : environ 3 000 personnes avaient alors défilé dans la ville.
Le cortège parisien s'est élancé depuis la place de la République à 14h en direction de la place de l'Opéra.
Une centaine de salariés de la RATP se sont rassemblés devant le siège de l'entreprise afin de demander des hausses de salaires, une amélioration des conditions de travail et des recrutements. «Un conducteur de métro travaille quatre week-ends sur six, il subit la pollution qui est deux à trois fois plus élevée en sous-sol qu'à l'extérieur, on travaille en décalé, tôt le matin, et on vit moins longtemps en bonne santé que le Français moyen», a énuméré Bastien Berthier, secrétaire du pôle traction FO-RATP. Comme la CGT-RATP, FO demande une hausse générale des salaires afin de faire face à l’inflation.
Les syndicats devaient être reçus dans la foulée par la direction, mais nourrissaient peu d'espoir d'être entendus, puisque la régie attend la prise de fonction officielle de son futur patron, l'ancien Premier ministre Jean Castex. Celui-ci a promis d'ouvrir des négociations salariales dès le mois de décembre.
Le secrétaire général de FO Frédéric Souillot avait fait le déplacement pour soutenir ses troupes et s'est dit «très content de leur mobilisation», motivée aussi selon lui par «l'ouverture à la concurrence» qui se profile pour le réseau de bus en janvier 2025, sans oublier la fin possible du régime spécial des agents de la RATP dans le cadre de la réforme des retraites.
Après les mobilisations des 18 et 27 octobre, une nouvelle journée de grève et de manifestation est prévue le 10 novembre, notamment dans les transports, à l'appel des syndicats, mais également dans d'autres secteurs sous l'impulsion de la CGT. L'objectif de la mobilisation est d'obtenir des revalorisations salariales. De nombreux rassemblements sont également organisés sur tout le territoire.
Large mobilisation dans les transports, d'autres secteurs touchés
Dans le métro parisien, cinq lignes sont entièrement fermées et neuf autres fonctionnent partiellement pendant les heures de pointe uniquement. Seules les lignes 1 et 14 fonctionnent normalement.
A la SNCF, les RER A et B sont très perturbés avec respectivement en moyenne un train sur trois et un train sur deux ou trois en fonction des heures de pointe. Il faut compter en moyenne quatre trains sur cinq sur le RER C. Le trafic demeure normal sur les lignes TGV.
Dans les autres secteurs, les agents de la fonction publique sont appelés par la CGT à faire grève, notamment pour une revalorisation du point d'indice, tout comme les professionnels de santé qui se mobilisent «pour défendre la déontologie de leur travail», selon la CGT Santé. A noter que pour cette dernière catégorie le syndicat CFE-CGC s'est joint à l'appel à la mobilisation.
L’Union syndicale assistance publique syndicat CGT des hôpitaux de Paris a par ailleurs appelé «les hospitaliers à se mettre en grève pour la hausse du point d’indice à 6 euros».
Plus de 150 rassemblements prévus, selon la CGT
S'exprimant auprès de l'AFP, Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT, a fait savoir que «150 à 200 points de manifestation» sont prévus sur tout le territoire. D'après la carte des rassemblements, disponibles sur le site du syndicat, des défilés sont organisés à Lyon, Marseille, Bordeaux, Rennes, Lille, Perpignan, Toulouse ou encore Biarritz.
A Paris, la manifestation s'élancera de la place de la République à 14h pour prendre la direction de la place de l'Opéra.