Interrogé le 2 novembre sur la question d'une éventuelle réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19, le ministre de la Santé François Braun a fait savoir, comme le rapporte BFM TV, qu'il allait saisir la Haute autorité de santé (HAS) «dans les jours qui viennent» pour qu'elle émette un avis.
«Cela ne va pas permettre de répondre au problème aujourd'hui», a néanmoins précisé le ministre de la Santé, en référence au manque criant de personnels auquel sont confrontés de nombreux établissements de santé. Ce déficit de soignants a notamment conduit à une saturation des services pédiatriques franciliens face à l’épidémie de bronchiolite qui touche l'Hexagone, entraînant le transfert d’une trentaine d’enfants vers des régions moins en tension. Cette crise fait suite à la fermeture, durant l'été d'une série de services d'urgences, fermeture qui avait été niée pendant un temps par les autorités.
La réintégration des soignants ayant refusé l'injection du vaccin anti-Covid a notamment été défendue par le Rassemblement national et la France insoumise lors de la dernière élection présidentielle, avant d'être qualifiée de «sujet épineux» par François Braun en juillet dernier. Le ministre avait alors expliqué que cette réintégration n'était «pas d'actualité» et avait saisi la HAS, qui avait alors rendu un premier avis défavorable.
Le gouvernement italien a annoncé le 28 octobre que les médecins et infirmières italiens suspendus suite à leur refus de la vaccination contre le Covid-19 seront bientôt réintégrés, une décision motivée par une pénurie inquiétante de personnel médical. Comme le relève Le Parisien, la France figure parmi les derniers pays à maintenir une obligation vaccinale des soignants, abandonnée au printemps par le Royaume-Uni et jamais entrée en vigueur, après des hésitations des autorités, en Belgique. En juillet, le porte-parole du gouvernement et ancien ministre de la Santé Olivier Véran avait évoqué un total de 600 infirmières et de 75 médecins et pharmaciens suspendus.