Les Zones à faible émission (ZFE, ou ZFEm) «sont une nécessité pour des raisons écologiques et de santé publique», a affirmé lors d'un point presse le 25 octobre le ministre délégué aux Transports Clément Beaune.
Actuellement, 11 agglomérations ont déjà mis en place des restrictions pour les véhicules polluants, dont Paris et la petite couronne où les Crit'Air 4 et 5 n'ont théoriquement plus le droit de rouler. Jusqu'à présent, aucune sanction n'a été prise. «Il faut faire le maximum pour que le contrôle sanction automatisé soit développé le plus rapidement possible», a insisté Clément Beaune, appelant à réaliser des contrôles en attendant.
Y aura-t-il des portiques ou des caméras pour effectuer les contrôles automatisés ? Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu assure que les «caractéristiques techniques des projets retenus seront présentées lorsqu'ils seront connus».
Les contrevenants s'exposeraient à une contravention de classe 3, soit une amende forfaitaire de 68 euros, a précisé le ministère de la Transition écologique.
«Une vraie bombe sociale»
Pour la députée du Rassemblement national Marine Le Pen, «cette haine, à l’égard de nos concitoyens les plus modestes doit susciter une indignation nationale». «Avec les zones à faibles émissions (ZFE), ce sont des millions de nos compatriotes qui seront privés de leur liberté de circulation», ajoute-t-elle.
Le président de Via (droite conservatrice) Jean-Frédéric Poisson décrit la mesure comme de l'«écologie punitive portée par des ministres bobos en plein délire».
Interrogé par RMC, le député Les Républicains Antoine Vermorel-Marques, constate que «les ZFE peuvent devenir des zones à forte expulsion sociale».
Le député communiste (PCF) Fabien Roussel estime pour sa part que «la mise en place des ZFE sans mesures d’accompagnement revient à allumer une vraie bombe sociale».
En revanche, le gouvernement a obtenu un soutien à demi-mot du maire écologiste (EELV) de Grenoble, Eric Piolle. «Les ZFE sont un outil pour lutter contre les inégalités environnementales et les pollutions. Mais elles doivent s'accompagner de mesures de justice sociale», prévient l'édile.
Au sein de la majorité, RMC a constaté le 26 octobre, une division, certains craignant que les ZFE deviennent un sujet «brûlant».