France

Sarkozy conseille à Macron de se tourner vers la droite «de façon plus franche»

Dans un entretien accordé au JDD, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a appelé Emmanuel Macron à s'allier avec Les Républicains pour disposer d'une majorité parlementaire.

Le président Emmanuel Macron devrait se tourner vers la droite «de façon plus franche», l'a exhorté le 23 octobre son prédécesseur Nicolas Sarkozy, en lui suggérant de conclure «un accord politique» pour pallier son absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

«Ce n’est faire injure à personne que de rappeler que le président Macron vient de la gauche», explique Nicolas Sarkozy dans une interview-fleuve au Journal du Dimanche : «J’aimerais parfois qu’il franchisse le Rubicon de façon plus franche, car la France est aujourd’hui majoritairement du côté du parti de l’autorité, de la fermeté, de la liberté. Appelez cela centre droit, centre, droite républicaine, peu importe : l’axe stratégique du pays se trouve clairement là.»

Le président a des intuitions et une expérience incontestables

L'ancien président de la République (2007-2012) et fondateur des Républicains (LR) assume dans cet entretien son soutien à Emmanuel Macron dans la campagne présidentielle, au détriment de la candidate de son camp Valérie Pécresse : «Et si c’était à refaire, je le referais.»

Il rend hommage à son successeur, crédité de «sang-froid, mesure et expérience». «Le président a des intuitions et une expérience incontestables. Mais j'observe qu'il peut parfois avoir la tentation de s'arrêter au milieu du gué. Ce sont les inconvénients du "en même temps"», explique-t-il. 

«Cette interview de Nicolas Sarkozy ressemble beaucoup à un réquisitoire»

Nicolas Sarkozy pointe enfin les limites de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire passer une loi à l'Assemblée sans vote, à moins du vote d'une motion de censure renversant le gouvernement. Emmanuel Macron, souligne-t-il, «pourrait également chercher à faire un accord politique en bonne et due forme avec toutes les bonnes volontés prêtes à constituer une majorité dans l'intérêt supérieur du pays. On ne se renie jamais lorsqu'on fait le choix de l’intérêt général».

Le chef de file des député LR, Olivier Marleix, a pour sa part décrit Emmanuel Macron comme le président «qui a beaucoup fracturé le pays» et «exacerbé les divisions». Quand Nicolas Sarkozy «dote Emmanuel Macron des vertus de calme et de modération, ce n'est pas le même Emmanuel Macron que nous fréquentons», a-t-il affirmé. «C’est une suggestion qu'il fait au Président de la République. Cette interview de Nicolas Sarkozy ressemble beaucoup à un réquisitoire [...]. Je serais Emmanuel Macron je ne serais pas ravi à la lecture de ce texte», a-t-il ajouté.