France

La France rapatrie de Syrie des femmes et des enfants détenus dans des prisons pour djihadistes

La France a procédé à un nouveau rapatriement de Syrie. Au total, 15 femmes de djihadistes et 40 enfants – dont la majorité est née sur place– qui étaient détenus dans les prisons kurdes. Pour Marine le Pen, cette décision est «une véritable folie».

La France a procédé ce 20 octobre à une nouvelle série de rapatriements d'enfants et de femmes qui avaient rejoint les territoires contrôlés par Daesh, un sujet délicat dans un pays marqué par les attentats de 2015. 15 femmes et 40 enfants qui étaient détenus dans des camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie contrôlés par les forces kurdes sont arrivés à 3h30 heure locale à Villacoublay, près de Paris.

Une source sécuritaire précise qu'il s'agit de 14 mères, une jeune femme majeure sans enfant et 40 mineurs. «Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médico-social. Les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes», selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Sur les antennes d'Europe 1, la présidente du Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale Marine le Pen s'est inquiétée que «ces femmes de djihadistes rapatriées en France sortent de prison» et qu'elles «repassent à l'acte». Elle évoque «une véritable folie» de la part du gouvernement. 

Mais le porte-parole de l'exécutif Oliver Véran s'est voulu rassurant sur le plateau de LCI, en précisant qu'il n'y aura pas «de remise en liberté systématique, immédiate». Il a également fait savoir qu'«il y aura encore quelques mouvements de rapatriements».

C'est la plus grosse opération de rapatriement de ce type depuis trois mois, quand 16 mères et 35 mineurs avaient été rapatriés le 5 juillet. Entre-temps, une femme et ses deux enfants avaient été ramenés début octobre.

Il resterait une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens

«La France remercie les autorités locales du nord-est de la Syrie pour leur coopération, qui a rendu possible cette opération», a ajouté le Quai d'Orsay. Environ 300 mineurs français ayant séjourné dans des zones d'opération de groupes terroristes sont rentrés en France, dont 77 par rapatriement, avait fait savoir début octobre le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti lors d'une audition devant le Sénat.

Le sujet est sensible en France, pays frappé à plusieurs reprises par des attentats djihadistes, et particulièrement ceux du 13 novembre 2015 à Paris et en banlieue parisienne qui ont fait 130 morts, fomentés par Daesh.

Sous la pression des familles de ces femmes djihadistes détenues dans des conditions précaires dans des camps de prisonniers, la France a longtemps procédé à des rapatriement mesurés, décidés au cas par cas. Mais le 14 septembre, la Cour européenne des droits de l'Homme, saisie par les parents de deux de ces femmes, a condamné la France pour ne pas avoir étudié de manière appropriée ces demandes.

Après cela, le ministère français des Affaires étrangères s'était dit prêt à «envisager» de nouveaux rapatriements «chaque fois que les conditions le permettraient». En juillet, les autorités en charge de la lutte anti-terroriste avait indiqué qu'il restait une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens.