France

La droite s'insurge après le rapatriement de Syrie de l'épouse d'un terroriste du Bataclan

Plusieurs personnalités politique de droite dont Marine Le Pen et Eric Zemmour ont critiqué ouvertement ce 14 septembre le rapatriement en juillet de Syrie de l'épouse de Samy Amimour, l'un des terroristes du Bataclan.

Quelques heures après que le rapatriement de Syrie de Kahina El H., la veuve de Samy Amimour, l'un des trois assaillants du Bataclan en novembre 2015, a été rendue publique, la droite française a vertement réagi. 

La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale Marine le Pen a jugé cette décision «absurde» et critiqué le gouvernement : «Notre politique d’immigration est tellement absurde qu’on continue à rapatrier des islamistes tout en se refusant à expulser les criminels étrangers. Avec ce gouvernement, le pire est toujours sûr.»

Pour Eric Ciotti, qui vise la présidence du parti Les Républicains, «la CEDH interfère une nouvelle fois dans l’exercice de la souveraineté française en demandant un réexamen des demandes de rappariements des femmes djihadistes détenues en Syrie». «La France doit pouvoir choisir qui elle veut ou non sur son territoire national !», a-t-il tonné.

Pour sa part, le président du parti Reconquête Eric Zemmour a fustigé cette nouvelle, jugeant que les personnes concernées par les rapatriements étaient «des bombes à retardement». «Ces personnes ont choisi de trahir la France et juré de la combattre», a-t-il ajouté.

Même son de cloche pour Gilbert Collard, président honoraire du groupe Reconquête. 

Le sénateur des Bouches du Rhône Stéphane Ravier condamne de son côté fermement l'exécutif. «On est chez les fous» a-t-il protesté.

Kahina El H., avec ses trois enfants, faisait partie des seize femmes rapatriées de Syrie en France en juillet, a appris l'AFP de sources proches du dossier le 14 septembre, confirmant une information de RMC. Toutes ces femmes avaient été mises en examen à Paris en juillet et placées en détention provisoire. En Syrie, elle avait épousé Samy Amimour, et était enceinte de huit mois lorsque celui-ci était rentré en France pour commettre les attentats du 13 novembre. Deux jours après ces attentats qui ont fait 131 morts, Kahina El H., envoie fièrement un message à sa mère en lettre capitale : «Je suis la femme d'un kamikaze !!!» Le lendemain, elle se vante auprès de son ancien professeur de lycée, avec lequel elle est toujours en contact par mail, d’être la femme d'un des terroristes du Bataclan. Elle affirme l’avoir encouragé à cette action et se dit fière de lui. «J’envie tellement mon mari, j’aurais tellement aimé être avec lui pour sauter aussi», indique-t-elle. 

Le même jour de la nouvelle de son rapatriement, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a rendu un arrêt très attendu sur le rapatriement de familles de djihadistes français. En effet, le 14 septembre l'instance a condamné la France pour avoir enfreint certains points de la Convention européenne des droits de l'homme et lui a demandé de réexaminer les demandes de rapatriement de familles de djihadistes présentes en Syrie.