La grève pour des hausses de salaires chez TotalEnergies a été reconduite ce 20 octobre au matin à la raffinerie de Gonfreville (Seine-Maritime) et au dépôt de Feyzin (Rhône), mais est suspendue sur tous les autres sites, a fait savoir à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies. «Le mouvement continue à Gonfreville et Feyzin. Il est suspendu partout ailleurs», a déclaré le cégétiste. Les salariés doivent se prononcer à nouveau à la mi-journée sur la reconduction ou non du mouvement.
Après trois semaines de blocage, les salariés du site de Flandres à Mardyck, près de Dunkerque, et ceux du site de La Mède (Bouches-du-Rhône) avaient décidé de reprendre le travail la veille au soir, au moment où les équipes de nuit devaient prendre leur quart. La fin de la grève avait été votée plus tôt dans la journée à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique).
La mobilisation initiée par la CGT le 27 septembre a provoqué d'importantes difficultés d'approvisionnement en carburant pour les particuliers et les professionnels. Depuis le début de la grève, plusieurs salariés ont ainsi été réquisitionnés au dépôt de Flandres et de Feyzin, pour tenter de maintenir l'approvisionnement.
Pressé d'accélérer les livraisons dans les stations, le gouvernement a une nouvelle fois réquisitionné des salariés pour travailler sur le site de Feyzin. «Le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles», a assuré la Premier ministre Elisabeth Borne. Sur ce site, on comptait au matin du 20 octobre «90% de grévistes» selon le délégué syndical CGT Pedro Afonso, qui a dénoncé auprès de l’AFP des «visites des forces de l'ordre» jusqu'à 23h30 dans la soirée du 19 octobre pour informer des salariés qu'ils étaient réquisitionnés le lendemain dès 4h.
Près de 90% des stations-services d'autoroute en mesure de fournir du carburant, assure Vinci
La pression autour de ce conflit social prolongé augmente encore à l'approche des vacances scolaires, alors que les premiers départs devraient avoir lieu le 21 octobre au soir. La CGT a affirmé avoir proposé le 19 octobre un «protocole de sortie de fin de conflit» à la direction du groupe, prévoyant notamment «des négociations locales sur les problématiques spécifiques remontées par les grévistes», proposition qui a été rejetée par l’entreprise. TotalEnergies a fait valoir qu'il n'y avait pas lieu de rouvrir des négociations, un accord ayant été conclu le 14 octobre avec les deux syndicats majoritaires du groupe, la CFE-CGC et la CFDT, mais sans obtenir la signature de la CGT. Le mouvement au sein d'ExxonMobil avait quant lui pris fin la semaine précédente, après la signature d'un accord salarial.
A la mi-journée, le 19 octobre, une station-service sur cinq (20,3%) connaissait des difficultés d'approvisionnement sur au moins un carburant (contre 24,8% la veille), avec des situations encore tendues en Bourgogne-Franche-Comté (33,1%), Ile-de-France (30,5%) et Auvergne-Rhône-Alpes (29,4%), selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.
D'après le groupe Vinci Autoroutes, près de 90% des stations-services de son réseau sont en mesure de fournir du carburant. «La continuité de service sur les 181 aires de services du réseau Vinci Autoroutes est assurée à 90% en moyenne en ce qui concerne l'essence sans plomb, et à 92% en moyenne s'agissant du gasoil», a indiqué l’entreprise.