L'entretien que le président de la République Emmanuel Macron a accordé à France 2 dans la soirée du 12 octobre a porté sur une palette de sujets, allant de la situation en Ukraine à la pénurie de carburants en France, mais aussi des manifestations en Iran ou encore de l'Arménie.
Autant de thématiques sur lesquelles les propos du chef d'Etat français ont été salués par la majorité présidentielle mais lui ont valu de nombreuses critiques de l'opposition, de gauche comme de droite.
La gauche tacle Macron au sujet des raffineries
L'eurodéputée insoumise Manon Aubry a par exemple reproché au président de faire preuve d'«hypocrisie» et de «cynisme» à propos du mouvement de grève qui concerne plusieurs raffineries en France.
«Emmanuel Macron prétend défendre le dialogue social tout en multipliant les piques contre la CGT et les menaces de nouvelles réquisitions. La solution à la crise est pourtant simple : partager les richesses et augmenter les salaires partout !», a-t-elle commenté.
«L'événement aurait été qu'Emmanuel Macron prenne le parti des salariés et de l'intérêt général. On a bien compris qu'il débite les éléments de langage du patron de Total. Rien de neuf sous le soleil», a pour sa part commenté le secrétaire national du parti communiste, Fabien Roussel.
«Macron [...] survolté, emmène les Français vers la guerre» : le chef de l'Etat critiqué sur le volet international
Le président fondateur de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a de son côté qualifié cet entretien présidentiel de «délirant», notamment au sujet des orientations de la France à l'international, face aux tensions liées au conflit militaire en Ukraine.
«Emmanuel Macron [...] survolté, emmène les Français vers la guerre, en les laissant crever de froid dans le noir cet hiver», a ainsi tonné le député de l'Essonne.
«Macron oublie de dire sur l’Arménie qu’il laisse complètement tomber ce pays car Ursula a signé un accord gazier en juillet dernier avec l’Azerbaïdjan ! Il laissera crever l’Arménie», a quant à lui commenté le fondateur des Patriotes Florian Philippot, à l'initiative de plusieurs récentes manifestations en faveur d'une sortie de la France de l'OTAN. Dans son discours, Macron a à ce sujet accusé la Russie d'avoir «joué le jeu de l'Azerbaïdjan, avec une complicité turque».
Le président s’invite quand il veut à la télé, impose ses horaires, les thèmes, les infographies, les cartes…
D'autres commentateurs ont également commenté le format de l'émission dans sa globalité. «Tout cela n’est pas inintéressant mais c’est une exception très française : Le président s’invite quand il veut à la télé, impose ses horaires, les thèmes, les infographies, les cartes… Curieux», a par exemple estimé le journaliste Olivier Truchot, animateur des Grandes Gueules sur RMC.
«Un président déconnecté des réalités, qui s'écoute parler, tout en jouant avec les peurs des Français pour préparer les esprits au pire. Une prestation télévisée loin d'être à la hauteur des enjeux du monde», a pour sa part analysé Julien Leonardelli, conseiller régional RN d'Occitanie, qui a par ailleurs estimé que «la France a[vait] plus que jamais besoin d'une femme d'Etat» en référence à Marine Le Pen.