L'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe, a appelé l'exécutif à «bouger beaucoup» sur les retraites, plaidant de nouveau pour un report de l'âge de départ, à 65 voire 67 ans, dans un entretien au Parisien publié le 8 octobre.
Réagissant à cette annonce, le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy juge qu'«il y a des dirigeants politiques comme Edouard Philippe qui comblent le vide sidéral de leur pensée politique par du sadisme social». «Ne jamais oublier que ce triste sire est le Premier ministre de la crise des Gilets jaunes», ajoute-t-il.
Pour le patron du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, «c’est un concours à qui sera le plus dur sur les retraites». «Pour faire des économies sur qui ? Sur celles et ceux qui auront leurs années de cotisations bien avant ce nouvel âge légal [qui ont aussi l'espérance de vie la plus courte]», complète le député, appelant à la mobilisation le 16 octobre à l'initiative de La France insoumise.
Invité sur France 3, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui dénoncé l'attitude de la majorité dont fait partie Edouard Philippe avec son parti Horizons : «Ces gens ne savent plus ce qu'ils sont en train de faire à part donner des signaux très durs [...] Ils ne sont pas d'accord entre eux parce qu'il y a un concours à qui va être le plus brutal. Il se passe en France ce qu'on a observé en Suède et en Italie, l'alignement du centre sur la droite et l'extrême droite. Les trois vont finir par faire un bloc.»
Chez Les Républicains (LR), les critiques vont plutôt sur l'inaction d'Edouard Philippe lorsqu'il a été Premier ministre, sans dénoncer le projet du maire du Havre. Le sénateur Bruno Retailleau propose de «lire l’interview d'Edouard Philippe, que cela soit sur le sujet des retraites, de la dette ou de l’immigration [car] c’est "faites ce que je dis mais surtout pas ce que j’ai fait"».
Le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, ironise pour sa part sur la «parole d’expert» d'Edouard Philippe, «lui qui a reculé [une façon de "bouger"] sur les retraites».
Allié de la majorité macroniste, le patron du MoDem François Bayrou a affirmé de son côté sur Radio J «ne pas partager cette idée que le seul avenir des retraites, ça soit de porter l'âge légal de départ à 67 ans».
Enfin, la députée Renaissance Aurore Bergé a assuré sur BFMTV que le décalage à 67 ans de l'âge de départ à la retraite n'était pas un «projet» qui sera mis en œuvre«dans ce quinquennat».