France

Réforme des retraites : le Modem menace de voter contre en cas de passage en force par amendement

Le Modem, qui fait partie de la majorité, voterait «certainement» contre une réforme des retraites par amendement au projet de budget de la Sécu, l'une des options envisagées par l'exécutif, a averti le patron du groupe centriste Jean-Paul Mattei.

En cas de réforme des retraites par amendement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les députés Modem voteront «certainement» contre, affirme ce 20 septembre le président du groupe à l'Assemblée nationale, Jean-Paul Mattei.

A l'issue d'une réunion des députés Modem tenue dans la matinée, Jean-Paul Mattei a annoncé devant la presse que son groupe «ne pourra pas accepter une réforme, petite ou grande, à travers un amendement», et la position sera «certainement de voter contre cet amendement» s'il advient. Le groupe Modem est ainsi «demandeur d'une concertation qui permettra après d'être dans le bon moment politique».

Après avoir évoqué pendant la campagne présidentielle la possibilité d'un référendum sur ce dossier très sensible, Emmanuel Macron semble avoir changé d'avis sur la méthode en annonçant le 12 septembre qu'il n'excluait pas la possibilité de faire adopter la réforme sous la forme d'un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui sera présenté le 26 septembre en Conseil des ministres puis débattu dans l'Hémicycle à partir du 20 octobre. 

La majorité présidentielle divisée 

De leur côté, les syndicats et les oppositions sont unanimement contre une réforme par amendement. Le camp présidentiel est partagée sur le calendrier, même si sur le fond, tous en son sein souhaitent que cette réforme promise par Emmanuel Macron se réalise.

Dans un entretien au Parisien donné le 17 septembre, François Bayrou s'est dit «opposé au passage en force». Selon lui, mener la réforme au pas de charge risque de «coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française». Présidant le Conseil national de la refondation (CNR) lancé le 8 septembre, François Bayrou n'a pas manqué de pointer la contradiction entre l'annonce du chef de l'Etat de mettre en place une «nouvelle méthode» basée sur la concertation pour son second mandat et une réforme qui tomberait «du sommet».

Par ailleurs, même si l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a assuré Elisabeth Borne du plein appui de son parti Horizons à la réforme, quel que soit le tempo retenu, le président du groupe Horizons à l'Assemblée Laurent Marcangeli s'est dit inquiet qu'une partie de la société française prenne la méthode évoquée par le président comme une «agression». D'autres membres de la majorité ont exprimé de sérieuses réserves, dont la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui aurait déclaré selon Le Parisien la semaine précédente, lors d'une réunion à l'Elysée : «Si on fait ça, tout le monde va hurler.»