Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé le 3 octobre les «exécutions sommaires de prisonniers arméniens par l’armée azerbaïdjanaise [qui] sont profondément choquantes». Dans son bref communiqué, le Quai d'Orsay a également demandé «la libération de l’ensemble des prisonniers arméniens encore détenus».
De son côté, le bureau du procureur d'Azerbaïdjan avait annoncé la veille l'ouverture d'une enquête «approfondie» sur les images d'exécutions, promettant des mesures contre les éventuels coupables.
Ces communiqués ont été publiés en réponse à une vidéo diffusée sur Twitter par le Comité national arménien d'Amérique œuvrant pour la vérité («The Armenian National Committee of America works for truth», ANCA) le 2 octobre 2022. Sur les images, on peut voir des soldats portant l'uniforme azéri ouvrir longuement le feu sur un groupe de personnes désarmées, qui seraient, selon la description faite par l'ANCA, des prisonniers de guerres arméniens. L'ANCA dénonce «l'échec de la politique du département d'Etat [étasunien]» qui aurait ainsi abandonné, selon le comité, «les Arméniens à un destin génocidaire».
Les affrontements entre Bakou et Erevan ont repris en septembre dernier, nécessitant l'intervention de la Russie pour imposer un cessez-le-feu. Les deux pays se sont mutuellement renvoyés la responsabilité des combats à leurs frontières respectives.
A la tribune de l'ONU, l'Arménie avait dénoncé les «atrocités innommables» commises selon elle par l'Azerbaïdjan dans le conflit qui les oppose, évoquant notamment des tortures, des mutilations et des traitements dégradants. «Il y a des preuves de cas de torture, de mutilations de soldats capturés ou déjà morts, d'assassinats extrajudiciaires et de mauvais traitements de prisonniers de guerre, ainsi que de traitements dégradants de corps», avait affirmé le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.