Le président-directeur général d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a été critique le 29 août sur le cap peu clair de l'Etat quant à sa volonté de maintenir le parc nucléaire en France, au cours d'un débat sur les questions énergétiques en France, lors de «la rencontre des entrepreneurs de France».
On manque de bras parce que l’on n’a pas assez d’équipes formées
Devant la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et l'eurodéputé macroniste et président de la commission de l'environnement au Parlement européen, Pascal Canfin, Jean-Bernard Lévy a expliqué la difficulté du parc nucléaire actuel, avec 32 réacteurs toujours à l'arrêt au 25 août.
«Quand on essaie d'analyser ce qui se passe : on n'a pas de problèmes d'expertises. On a les experts et les compétences», débute-t-il. Jean-Bernard Lévy poursuit son analyse en évoquant les problèmes d'exécution sur les chantiers des actuelles centrales, notamment pour résoudre les problèmes de corrosion «sous contrainte» affectant certains réacteurs.
«On manque de bras parce que l’on n’a pas assez d’équipes formées [...] Un soudeur, un tuyauteur, il faut deux ou trois ans pour le former», argumente-t-il. «Pourquoi on n'a pas assez d'équipes formées ? Parce qu'on nous a dit que [le] parc nucléaire allait décliner [et qu'il fallait se] préparer à fermer des centrales», regrette-t-il.
Evoquant le texte «toujours en vigueur», visant à fermer 14 réacteurs nucléaires dont Fessenheim (une centrale qui a définitivement été arrêtée le 30 juin 2020) d'ici 2035, Jean-Bernard Lévy explique que cela a contribué à ne pas embaucher.
«On va avoir besoin de centaines et de centaines de personnes très formées, on en fait venir de l'étranger, notamment des Etats-Unis, et cela va être difficile», ajoute-t-il, et ce dans le but de permettre à un maximum de réacteurs d'être disponibles cet hiver, malgré certains problèmes de corrosion. «On se mobilise au maximum pour éviter la panne», conclut-il dans cette intervention.