France

Affaire Hassan Iquioussen : la CEDH rejette une demande de suspension d'expulsion vers le Maroc

La Cour européenne des droits de l'Homme a rejeté ce 4 août une demande de suspension de la mesure d'expulsion vers le Maroc de Hassan Iquioussen, un imam officiant en France, a fait savoir la CEDH dans un communiqué.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a rejeté le 4 août une demande de suspension de l'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen vers le Maroc.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine précédente l'expulsion à venir de cet imam de nationalité marocaine. Réputé proche des Frères musulmans, il est accusé par les autorités françaises d'avoir lancé des appels à la haine et à la violence visant notamment la communauté juive.

La cour, qui siège à Strasbourg, avait été saisie le 3 août par l'intéressé au titre de l'article 39 de son règlement qui lui permet d'ordonner aux Etats des «mesures provisoires» lorsque les requérants sont exposés à «un risque réel de dommages irréparables».

Hassan Iquioussen invoquait les dispositions de la Convention européenne des droits de l'Homme sur l'interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, le droit au respect de la vie privée et familiale, à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou encore à la liberté d’expression. Selon la CEDH, Gérald Darmanin a pris le 29 juillet un arrêté d'expulsion de cet imam, lui retirant son titre de séjour ainsi qu'un second arrêté fixant le Maroc comme pays de destination.

«En raison de la gravité de la menace pour l’ordre public, le ministre estimait qu'il n’était pas porté une atteinte disproportionnée à son droit à une vie familiale», précise encore la CEDH.

Le Maroc a délivré un laisser-passer consulaire

Gérald Darmanin a de nouveau justifié le 4 août l'expulsion de cet imam sur Cnews, jugeant qu'il avait tenu «des propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement anti-femmes».

Il «n'a rien à faire sur le sol national», a insisté le ministre de l'Intérieur.

Le Maroc, avait-il annoncé le 2 août, a délivré un «laisser-passer consulaire [pour] expulser manu militari» Hassan Iquioussen qui vit dans le Nord et est inscrit selon lui au «FPR», le fichier des personnes recherchées. Ce prédicateur est très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur sa chaîne Youtube suivie par 169 000 personnes et sa page Facebook aux 42 000 abonnés.

Né en France, à Denain, et vivant près de Valenciennes, Hassan Iquioussen, âgé de 57 ans, avait décidé à sa majorité, toujours selon Gérald Darmanin, de ne pas opter pour la nationalité française. Lui affirme avoir renoncé à 16 ans sous l'influence de son père à la nationalité française, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer.