Un nouvelle anicroche pour les macronistes à l'Assemblée nationale : les députés ont rejeté les comptes 2021 par 173 voix contre 167, via une coalition des oppositions.
Le gouvernement comptait sur un dernier feu vert de l'Assemblée nationale lors de cette lecture définitive, après le rejet du texte au Sénat, où la droite épingle la situation «très dégradée des comptes publics», avec un déficit public à 6,4% du PIB en 2021.
Ce projet de loi est un texte «technique qui revient sur l'année budgétaire écoulée et ne vise qu'à prendre acte de son exécution». Son rejet «n'entraîne pas de conséquence sur la programmation budgétaire de l'année 2023, ni sur la capacité de l'Etat à honorer ses engagements budgétaires au titre de l'année 2022», a toutefois relativisé le ministère des Comptes publics.
Du fait de ce rejet, le gouvernement va devoir redéposer un projet de loi de règlement en Conseil des ministres.
Les oppositions de droite et de gauche à l'Assemblée ont critiqué le 3 août de concert un projet de loi présenté avec «retard», en s'y opposant pour des raisons différentes.
La droite Les Républicains a répété par la voix de Patrick Hetzel que «la cote d'alerte sur les finances publiques est dépassée depuis bien longtemps».
Au Rassemblement nationale, Bryan Masson a accusé la majorité macroniste «d'errances économiques» entre «impôts sur les classes moyennes et populaires [et] inflation qui flambe».
A gauche, le socialiste Philippe Brun a évoqué la «méthode Coué» du gouvernement qui «s'est endormi», jugeant insuffisants les «42 milliards d'euros décaissés» en 2021 pour le plan de relance du gouvernement de 100 milliards d'euros.
Le député de La France insoumise, David Guiraud, a «reconnu que l'épisode de Covid force à une certaine indulgence». Mais «les plus riches contribuent de moins en moins au budget de l'Etat», a-t-il dénoncé, pendant que l'écologiste EELV Christine Arrighi pointait «l'inaction» climatique de l'exécutif.
2021, une année marquée par le Covid
Dans l'hémicycle, le ministre macroniste de l'Industrie Roland Lescure a défendu une année 2021 de «reprise» grâce à une «croissance de 6,8% [du PIB]», avec un «effort de relance exceptionnelle [et de] protection». Le gouvernement a loué la situation favorable de l'emploi et un «taux de chômage des jeunes historiquement bas».
Le rapporteur général du budget Jean-René Cazeneuve (Renaissance) a encore décrit une année 2021 «hors norme» pour les comptes publics en raison du Covid, avec le financement de l'activité partielle.