Entretiens

Pour Jean Lassalle, Emmanuel Macron gère les crises avec «amateurisme»

Sur le plateau de RT France, le député Jean Lassalle a livré son analyse de l'affaire Benalla. Si selon lui, il ne faut pas aller jusqu'à demander la destitution du président, il pense que cette affaire va gravement fragiliser le quinquennat.

Invité de RT France ce 1er août, le député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, s'est exprimé sur les suites de l'affaire Benalla et notamment sur les motions de censure auxquelles a dû faire face le gouvernement le 31 juillet et qui ont été rejetées – sans surprise – par une Assemblée générale dominée par la majorité présidentielle. Pour Jean Lassalle, ces motions de censure ont été utiles. Il critique toutefois le fait qu'il y en ait eu deux différentes : «Est-ce qu'on voulait rappeler le président de la République à ses responsabilités ? Est-ce qu'on voulait envoyer un signal fort à la dictature qui s'impose aujourd'hui à nous via ce capitalisme fou furieux? Si on veut faire ça, on ne dépose pas deux motions de censure différentes, on en dépose une et on se donne les meilleurs moyens de convaincre autour, peut-être même convaincre des députés LREM qui commencent à se poser des questions.»

Jean Lassalle pense en outre que l'affaire Benalla va fragiliser «très gravement» le quinquennat d'Emmanuel Macron. Il regrette notamment «la morgue» du président de la République lorsque ce dernier s'est exprimé à la maison de l'Amérique latine devant sa majorité le 24 juillet, déclarant : «S'ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu'ils viennent me chercher.» Pour le député, si le président de la République s'était exprimé devant l'ensemble des français, il aurait pu arrêter l'affaire. En revanche, Jean Lassalle s'oppose à la convocation de l'article 58 brandi par certains pour proposer la destitution d'Emmanuel Macron. «Pas besoin d'aller jusque là» a-t-il affirmé.

Si les crises se font plus graves et s'il les gère avec l'amateurisme dont il a fait preuve dans celle-ci, on a véritablement du souci à se faire

L'ancien candidat à la présidentielle de 2017 s'est montré circonspect sur les capacités du chef de l'Etat à faire face aux situations tendues. Il a notamment déclaré : «Il [Emmanuel Macron] n'est pas habitué à gérer de très grosses crises et cela m'inquiète un peu, parce que si les crises se font plus graves et s'il les gère avec l'amateurisme dont il a fait preuve dans celle-ci, on a véritablement du souci à se faire.»

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