Entretiens

Pour Xavier Moreau, la plupart des migrants en Europe ne sont pas éligibles au droit d'asile

Alors que la politique migratoire suscite des tensions au sein de l’Union européenne, l’analyste politique Xavier Moreau a estimé ce 18 juin sur le plateau de RT France, que les règles du droit d'asile devaient être totalement revues.

Xavier Moreau, directeur du centre d'analyses politico-stratégiques Stratpol, a estimé sur RT France ce 18 juin que l’Union européenne était en train de vivre le «soulèvement d’une partie des nations européennes» sur la question migratoire. Pour justifier son propos, il a notamment fait référence à la politique anti-immigration prônée par le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte et à la récente décision du président du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, d'imposer le crucifix dans tous les bâtiments publics, signe selon lui, d'une volonté de certains politiques allemands de «contrer l’islamisation de l’Allemagne».

Interrogé sur la possibilité d’une fermeture des frontières de l’Allemagne pour faire face au défi migratoire comme l'a souhaité le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer, Xavier Moreau a affimé que si Berlin prenait cette décision, il pourrait la mettre en œuvre en dépit des traités européens. Néanmoins selon lui, une action commune de l’Europe sur l’immigration doit aller dans le sens d'une «remise en cause du droit d’asile» tel qu'il est défini aujourd'hui.

«On vit sur des règles qui ont été mises en place après la Seconde Guerre mondiale […] destinées à accueillir le cas échéant, quelques centaines de milliers de réfugiés d’Europe de l’Est qui fuyaient le communisme. «Aujourd’hui les choses ont changé : la démographie a été multipliée par cinq, […] ils s’imaginent [les réfugiés] qu’on va les accueillir, qu’il y a encore de la richesse à partager en Europe. Il n'y en a plus», a-t-il affirmé. «C’est toute une politique globale à revoir et c’est pour ça que je suis favorable à une fermeture des frontières nationales.»

Il a en outre estimé que les autorités des pays européens devaient «regarder objectivement d’où v[enaient] ces réfugiés», dont la plupart, ne seraient pas éligibles au droit d’asile selon lui. Enfin, il a assuré qu’à l’instar des autres pays européens, la France subissait «une invasion migratoire» qui remettait en cause une certaine «manière de vivre».

 

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