Invité du JT de RT France le 26 mai, le consultant international Camille Sari analyse le revirement de Donald Trump sur sa rencontre avec Kim Jong-un à Singapour. Le spécialiste y voit de l'«amateurisme» et un «manque de connaissance des relations internationales».
Alors que Pyongyang a annoncé le démantèlement de son site d'essai nucléaire de Punggye-ri, Camille Sari estime que Donald Trump, qui évoque l'«hostilité» de Pyongyang, utilise en fait un «prétexte».
Revenant sur des déclarations du conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis John Bolton, qui faisait allusion au modèle libyen pour résoudre le conflit diplomatique, Camille Sari explique : «Tout le monde sait très bien ce qui s'est passé pour [le dirigeant libyen] Mouammar Kadhafi. Il a accepté de détruire tout l'arsenal nucléaire [de la Libye], mais il a fini comme tout le monde sait.» Et de poursuivre : «Kim Jong-un n'est pas candidat pour devenir un Kadhafi bis.»
Pourtant, selon l'expert, Donald Trump, devra bel et bien compter avec le renforcement de la position de Pyongyang sur la scène internationale.
Camille Sari estime ainsi que la Corée du Nord est arrivée à un stade où «elle n'a rien à craindre» grâce à sa force de dissuasion nucléaire. Selon le consultant international, le pays est en effet à un stade «très avancé» de développement de l'arme atomique et n'a donc «plus besoin de nouveaux essais». En d'autres termes, Kim Jong-un peut se contenter de son arsenal actuel, d'autant plus que Pyongyang peut compter sur la protection de son allié, Pékin, qui «ne [la] laissera jamais tomber», selon Camille Sari.
Quant à une éventuelle résolution du conflit diplomatique entre Washington et Pyongyang, Camille Sari juge que les intérêts économiques pourraient désamorcer les tensions. Par pragmatisme, Pyongyang pourrait ainsi mettre de côté les tensions et établir de bonnes relations commerciales avec son voisin du sud, «qui n'attend que ça». Ce que Washington devrait observer «en tant qu'arbitre».
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