Entretiens

Jean-Pierre Chevènement : «La France peut jouer un rôle pour la levée des sanctions contre Moscou»

Ce 3 mai, Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et représentant spécial de la France pour la Russie, est l'invité du JT de RT France. Il répond aux questions de Stéphanie de Muru.

Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial de la France pour la Russie, était l'invité du journal télévisé de RT France ce 3 mai à 19h. L'ancien ministre de l'Intérieur répondait aux questions de Stéphanie de Muru.

L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002 a expliqué avoir accepté la mission que lui avait confiée le président de la République après que celui-ci a décidé de «redéfinir la politique française» au profit d'une «formule inclusive, avec toutes les parties, y compris le gouvernement de Damas». Cette rupture avec la ligne du gouvernement antérieur, privilégiant le dialogue, l'a déterminé à accepter ce rôle.

Soulignant les nombreuses imbrications économiques entre la France et la Russie, Jean-Pierre Chevènement a répété que le président français avait le souhait de «réduire les divergences» entre les deux pays. «La France peut jouer un rôle utile pour que le régime des sanctions soit levé : il y a beaucoup de facteurs objectifs pour la normalisation de nos relations», a-t-il ajouté, tout en rappelant les liens spéciaux entretenus à travers l'histoire entre Paris et Moscou, «au-delà des péripéties du jour».

Il faudra bien lever ces sanctions un jour

«Je rappelle que les grandes entreprises françaises sont très présentes en Russie», a plaidé Jean-Pierre Chevènement, tout en estimant que les sanctions, qu'il faudrait «bien lever un jour», empêchaient de nombreuses petites entreprises d'accéder à un marché russe pourtant prometteur. Il a assuré qu'Emmanuel Macron, avec lequel il avait longuement discuté de ce sujet, partageait ce point de vue, comme il en avait déjà fait part à la presse par le passé.

L'épisode de l'affaire Skripal et la récente intervention militaire en Syrie, si elles ont accru les tensions avec la Russie, n'ont pas entamé la détermination de l'ancien ministre à œuvrer pour un rapprochement avec la Russie. En tant que représentant du gouvernement français, Jean-Pierre Chevènement s'en tient toutefois à la version de Paris et rappelle que le Quai d'Orsay affirme détenir des éléments probants de l'utilisation d'armes chimiques par l'armée syrienne. Il rejette également l'idée selon laquelle le maintien de la présence occidentale en Syrie serait de nature «coloniale», comme l'assurait Moscou. 

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