Entretiens

Service militaire universel : sans «obligation, il n'y a pas d'intérêt» selon le général Trinquand

Conseiller de campagne du candidat Macron, le général Trinquand a précisé sur le plateau de RT France les contours du futur service national universel, présenté comme une façon de construire de la cohésion entre les citoyens.

Ancien chef de mission auprès de l'ONU, conseiller d'Emmanuel Macron durant la campagne sur les questions de défense, le général Dominique Trinquand a confirmé sur le plateau de RT France que le futur service national universel aurait bien un caractère obligatoire. «S'il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas d'intérêt», a-t-il martelé, soulignant que Jacques Chirac n'avait pas mis fin au service militaire mais l'avait seulement «suspendu». «Et la loi existe», a-t-il ajouté. 

Cette clarification intervient après les propos quelque peu équivoques de Florence Parly le 9 février dernier au micro de France Inter. «Ce sera un service qui probablement n’aura pas un caractère obligatoire, au sens où les gendarmes viendraient rechercher le réfractaire», avait-elle alors affirmé.

L'idée vient d'un problème de cohésion nationale

La déclaration a contraint plusieurs membres du gouvernement à clarifier la question. A la suite du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb deux jours plus tôt, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a ainsi réaffirmé le caractère obligatoire du futur service national universel ce 13 février. Au sujet de la déclaration de Florence Parly, le général Trinquand a estimé : «Je pense que c'était dans le cours de la conversation, quelques mots de trop.»

Il a ensuite expliqué que le projet de service national universel visait à rapprocher les citoyens de leur armée. «L'idée vient [du constat] d'un problème de cohésion nationale», a-t-il précisé.

Le 30 janvier dernier, s'exprimant lors de ses vœux aux forces vives de la Nation et aux corps constitués, Emmanuel Macron avait annoncé : «Le service national universel sera ce moment où la République dira à notre jeunesse que l'engagement pour les autres est le plus sûr moyen de se réaliser soi-même.»

Afin de réaliser la promesse du candidat Macron de réinstaurer sous une forme le service national suspendu par Jacques Chirac en 1997, plusieurs scénarios sont envisagés. Les internats des lycées et des collèges pourraient ainsi être mis à contribution afin de loger les jeunes pendant les vacances d'été.

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