«Je n’essaye pas d’expliquer la Russie», insiste Matthieu Buge, arguant que son livre est un livre d'opinion et non un ouvrage universitaire. «Mes références sont issues aussi bien de la littérature que de la politique ou que de ma vie quotidienne ici, en Russie», explique-t-il. Ce qu'il a cherché à faire, selon ses propres mots, c'est donner un autre son de cloche que ce qu'il considère comment étant un dénigrement systématique de la Russie par l’Occident. L’auteur est persuadé que, si les milieux médiatiques occidentaux ont leur idée bien tranchée sur la Russie, nombreux sont ceux qui cherchent à s'affranchir du prisme journalistique et à en savoir un peu plus. Et c’est à eux que s'adresse le «Cauchemar».
Dans cet ouvrage qui prend la forme d’un abécédaire, Matthieu Buge aborde de nombreux thèmes, sérieux ou plus légers, de l'univers russe pour mieux tendre un miroir à l'Occident. On y retrouve ainsi l'opposition des sentiments occidentaux et russes quant à ce qui fait un «bon» chef d'Etat, la question de la dissidence, mais aussi des thèmes géopolitiques très actuels comme la fameuse propagande russe, les révolutions de couleur ou encore la crise ukrainienne. Du côté des thématiques moins politique : le froid (toujours sibérien), l’organisation chaotique de la vie quotidienne des Russes, ou encore ce que l'auteur considère être «un piètre talent marketing».
S'il est difficile de s’imaginer tomber amoureux de la Russie à la lecture du «Cauchemar», on prend au moins le risque de la comprendre un peu plus.