Entérinant la proposition faite par le gouverneur de la Banque de France, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé le 14 juillet que le taux du Livret A doublerait au 1er août pour atteindre 2% et que celui du Livret d'épargne populaire (LEP) serait porté à 4,6%.
Produit d'épargne détenu par une majorité de Français, le Livret A voit son taux calculé automatiquement deux fois par an. En février, sa rémunération avait déjà doublé, passant de 0,5%, un plancher historique, à 1%.
«Sur le Livret A comme sur le LEP, nous avons fait le choix de suivre les recommandations du gouverneur de la Banque de France», a expliqué le 14 juillet le locataire de Bercy au quotidien Le Parisien. Le gouverneur François Villeroy de Galhau lui avait auparavant transmis, comme il est d'usage chaque semestre, sa proposition.
Le taux dépend pour partie du niveau d'inflation, mesuré par l'Insee à 5,8% sur un an en France en juin, des taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme, mais aussi d'un éventuel «coup de pouce», absent cette fois-ci.
Pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne cité par l’AFP, cette revalorisation pourrait attirer de nouveaux versements dans les semaines à venir, mais aussi «pénaliser la consommation». Elle entraîne par ailleurs celle du taux du Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Ce n’est pas une surprise, puisque le gouverneur de la Banque de France l'avait déjà qualifiée de «possible» sur France Info la veille de l’annonce faite par le ministre.
485 milliards d'euros d'encours
Livret A et LDDS totalisent plus de 485 milliards d'euros d'encours, selon le dernier pointage de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Ils bénéficient d'un taux d'intérêt garanti, sont exonérés d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, et l'argent déposé reste disponible à tout moment.
Pour Bruno Le Maire, le taux du livret d'épargne populaire, qui passera de 2,2% à 4,6%, devient «le placement le plus efficace pour se protéger contre l'inflation». Mais ce placement est réservé aux personnes ayant des revenus ne dépassant pas certains plafonds (20 297 euros annuels par exemple pour une personne seule). Et seuls 37% des 18,6 millions de Français éligibles à un LEP en ont effectivement un, selon la Banque de France.