Economie

France : l'inflation va continuer de peser sur la croissance au deuxième trimestre

Selon l’Insee la hausse des prix devrait atteindre 5,4% en juin sur douze mois et peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Conséquence : après une croissance nulle au 1er trimestre, l’activité économique ne progresserait que de 0,25% au deuxième.

L'inflation va continuer d'accélérer dans les prochains mois, et en juin, elle devrait atteindre 5,4% sur douze mois, pesant sur la confiance des ménages et leur pouvoir d'achat, selon le dernier point de conjoncture de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) rendu public le 9 mai. Cela devrait entrainer une croissance «modeste» de 0,25% de l'économie française au deuxième trimestre, après une progression nulle au premier.

Dans son document, l’organisme anticipe que le produit intérieur brut (PIB) sera notamment soutenu par un effet de rattrapage dans les activités de services qui ont été pénalisées en début d'année par le variant Omicron, même si les incertitudes internationales (guerre en Ukraine, Covid en Chine, etc.) appellent à la prudence.

La consommation des ménages devrait ainsi «légèrement rebondir» au deuxième trimestre, après un recul de 1,3% au premier, les perspectives d'emploi restant favorables malgré les difficultés de recrutement, tandis que celles des entreprises sont contrastées en fonction des secteurs.

Au total, l'acquis de croissance à mi-année (niveau de croissance annuelle si l'activité économique stagnait au deuxième semestre) serait de 2,6% selon l'Insee. Après la croissance nulle enregistrée au premier trimestre, Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Insee cité par l’AFP, écarte donc à ce stade les craintes d'une stagflation, qui se caractérise par une stagnation économique doublée d'une inflation élevée «de manière durable».

Mais l’Insee prévient que la vigilance reste de mise sur l'inflation. En effet, les hausses des prix à la production ont d'ores et déjà commencé à se répercuter sur les prix à la consommation et ce mouvement devrait se poursuivre au cours des prochains mois.

Après avoir atteint 4,8% sur un an en avril, selon une estimation provisoire de l'Insee, l'inflation devrait atteindre 5,4% en juin, tirée en particulier par les prix alimentaires, attendus en hausse de 6,3% en juin, et par les prix de l'énergie, +26% en juin après +29,2% en mars.

L'Insee précise que sans le «bouclier tarifaire» sur le gaz et l'électricité et la «remise carburants» mis en place par le gouvernement, l'inflation dépasserait 7% en mai, en glissement annuel. Mais, malgré ces mesures, la hausse des prix pèse sur le pouvoir d'achat des ménages, lequel devrait fléchir de 0,5 point de pourcentage au deuxième trimestre après avoir déjà reculé de 1,5 point au premier.