L'inflation des prix alimentaires pourrait atteindre des sommets, selon le président de la chaîne de supermarchés Système U, qui a détaillé les causes du phénomène dans un entretien au Parisien le 3 mai. Selon Dominique Schelcher, il faut en effet s'attendre à une hausse durable, à la fois du fait de la hausse ininterrompue des prix de l'énergie, et des répercussions du conflit ukrainien. «L’inflation en France pourrait atteindre 7 %, 8 %, voire 10 %», a-t-il estimé auprès du quotidien, soulignant que des pays voisins de l'Hexagone, tels que l'Allemagne et l'Espagne, enregistraient déjà une inflation à deux chiffres.
La prévision du président de Système U est plus pessimiste que celle du cabinet Iri, qui avait évoqué une inflation aux alentours de 5% au début de l'été. D'après Dominique Schelcher, «l’impact de la guerre en Ukraine est encore largement devant nous», tandis que «l’augmentation du coût de l’énergie est un phénomène durable, qui va avoir une influence sur toutes les productions».
Un autre patron de la grande distribution, Michel-Edouard Leclerc, a pour sa part évoqué le rôle de la «spéculation» dans les pénuries d'huile de tournesol actuellement constatées en supermarchés, écartant un lien direct entre la hausse des prix de certains produits alimentaires et le conflit militaire en cours en Ukraine.
Les deux dirigeants s'accordent pour constater l'inquiétude et les contraintes qui pèsent sur le pouvoir d'achat des Français : les articles de bazar et de textile à prix bradés «cartonnent», selon Dominique Schelcher, tout comme les «opérations spéciales» de réductions sur certains produits. Les magasins Leclerc ont annoncé, pour leurs clients, la mise en place d'un «bouclier» sur plus d'une centaine de produits, promettant de restituer des bons d'achats si les prix devaient augmenter d'ici à juillet.