Un prêt sur 12 mois alloué en deux tranches en faveur de l'Ukraine, d'un montant total d'1,2 milliard d'euros, a été proposé par la Commission européenne fin janvier et approuvé par les eurodéputés le 16 février au soir. Il sert à «apporter un soutien rapide dans une situation de crise aiguë et à renforcer la résilience du pays», soutient le texte adopté par le Parlement européen.
Fin janvier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait estimé que «le programme aidera[it] l'Ukraine à faire face à la rapide croissance de ses besoins de financement en raison du conflit».
Un pays «miné» par la corruption, selon la Cour des comptes
Interviewé sur RT France, l'eurodéputé Thierry Mariani élu sur une liste RN, s'en est étonné : alors que «visiblement il n'y a toujours pas de guerre [...] l'Europe s'est précipitée» pour accorder ce prêt d'1,2 milliard.
Evoquant les conclusions d'un rapport de septembre 2021 de la Cour des comptes européenne, Thierry Mariani a déploré que 17 milliards d'euros aient été mobilisés depuis 2014 en subventions et en prêts à l'Ukraine alors même que ledit rapport souligne que le pays est miné «par la corruption, notamment la grande corruption, depuis de nombreuses années». L'élu a encore dénoncé un phénomène que «les fonds européens ont contribué à enrichir».
«Les experts estiment que des montants considérables, à savoir des dizaines de milliards de dollars, sont perdus chaque année en raison de la corruption en Ukraine», pouvait-on en effet lire dans le compte-rendu de l'organe européen.
«Derrière cette situation, et je pèse mes mots, c'est aussi une aubaine pour l'Ukraine de demander encore plus d'argent aux contribuables européens», a fustigé Thierry Mariani.
Bientôt un prêt encore plus élevé pour l'Ukraine ?
La moitié du prêt sera octroyée immédiatement, si certaines conditions sont remplies. L'Ukraine doit démontrer des progrès dans la mise en œuvre d'un programme macro-économique établi par le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que des garanties en matière d’Etat de droit.
Dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, le président du Conseil européen Charles Michel a cependant considéré qu'il faudrait «aller au-delà» de ce prêt d'urgence de 1,2 milliard d'euros.
«Je veux lancer ici cette proposition d'initiative, de mettre en place, en étroite coopération avec l'Ukraine et l'Union européenne, une conférence des donateurs afin de soutenir la robustesse économique de l'Ukraine», a-t-il affirmé.