Economie

Pêche : accord entre l'UE et Londres sur les quotas 2022 dans leurs eaux partagées

L’Union européenne et le Royaume-Uni sont parvenus à un accord sur les quotas de pêche pour un an dans leurs eaux partagées. Mais cet accord ne clôt pas le différend entre Londres et Paris sur les licences de pêche.

La Commission européenne a annoncé ce 22 décembre que l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni s’étaient accordés sur les quotas de pêche pour 2022 dans leurs eaux partagées, alors qu'un conflit sur les licences de pêche envenime toujours les relations entre Londres et Paris. 

Paris a d'ailleurs récemment annoncé qu'il demanderait à la Commission d'engager une procédure de contentieux pour obtenir d'ultimes licences supplémentaires.

Après de longues semaines d'âpres pourparlers depuis début novembre, Britanniques et Européens se sont entendus en début de semaine sur les «totaux admissibles de captures» autorisés pour 65 espèces, dans les eaux dont ils gèrent conjointement les ressources dans l'Atlantique et la mer du Nord. Le texte prévoit notamment des échanges de quotas. 

«C'est une avancée dans l'application du traité commercial post-Brexit, et cela apporte de la prévisibilité à nos pêcheurs», s'est félicité le commissaire européen à la Pêche, Virginijus Sinkevicius. 

Le ministre slovène de l’Agriculture Joze Podgorsek, dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin de l’année, a quant à lui estimé que ce «succès» constituait un «très bon précédent» pour les autres négociations avec Londres. 

Inquiets qu'aucun compromis ne soit trouvé avant le 1er janvier, les ministres européens de la Pêche avaient approuvé par précaution la semaine dernière un «mécanisme d'urgence» reconduisant pour trois mois (janvier-mars) les quotas 2021 pour permettre aux pêcheurs de poursuivre leur activité. 

Les ONG environnementales redoutent la surpêche

Les ONG environnementales ont en revanche dénoncé cet accord trouvé sur certaines espèces déjà menacées de surpêche, Oceana rappelant que seuls 43% des quotas 2021 dans les eaux partagées UE/Royaume-Uni suivaient les recommandations pour garantir le maintien des stocks. 

«Certaines ressources, comme le hareng à l'ouest de l'Ecosse, le merlan en mer d'Irlande ou le cabillaud en mer Celtique, continueront d'être surexploitées en 2022», a déploré Vera Coelho, d'Oceana, citée par l’AFP. «Les quotas fixés mettent en péril des stocks déjà vulnérables comme le cabillaud, souvent victimes de prises accidentelles [...] Comme à l'époque pré-Brexit, on donne la priorité aux intérêts commerciaux à court-terme», a renchéri Jenni Grossmann, de ClientEarth.