Alors que la question sur le dérèglement climatique investit de plus en plus le débat public, le méga-projet pétrolier de Total en Ouganda fait polémique. La compagnie multi-énergies souhaite en effet installer quelques 400 puits de forage qui permettraient de produire 216 000 barils de pétrole par jour, le tout pour un investissement de plus de 10 milliards de dollars.
TotalEnergies n'est cependant pas seule dans ce projet : il s'agit d'un partenariat avec la China national offshore oil corporation ainsi qu'avec les compagnies pétrolières nationales de l'Ouganda et de Tanzanie.
Il est prévu que l’or noir soit transporté via l'oléoduc géant et chauffé EACOP sur un trajet de 1 443 kilomètres, ce qui engendrerait une émission de 33 millions de tonnes de CO2 par an – à titre de comparaison, le monde dans sa globalité émet quant à lui plusieurs dizaines de milliards de tonnes de CO2 par an, et l'aviation quelques centaines de millions de tonnes à l'année.
Ces réserves de pétrole ont par ailleurs été découvertes sous le lac Albert, dans un parc naturel protégé, où vivent 500 espèces d'animaux, et il faut compter avec les déplacements nécessaires de plus de 700 foyers pour l'aboutissement du projet. Des tentatives d'intimidation et de harcèlement sur deux représentants des communautés locales ont été rapportées.
Face au tollé provoqué par cet impact potentiel sur l’environnement, plusieurs banques se sont retirées du projet, et six ONG ont assigné le groupe Total en justice, l’accusant de ne pas respecter son devoir de vigilance. Quatre rapporteurs spéciaux des Nations unies ont également demandé au gouvernement français de s'expliquer au sujet de ce projet.