France

Blanquer estime que l'allocation de rentrée scolaire sert parfois à acheter des «écrans plats»

Le ministre de l'Education a déclaré «qu'il y a parfois des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu'à d’autres moments» grâce à l'ARS. Une affirmation démentie par le passé par Agnès Buzyn et Nadine Morano.

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a assuré le 29 août sur France 3 que l'allocation de rentrée scolaire (ARS) ne servait pas toujours à l'achat de fournitures pour les enfants : «On sait bien qu'il y a parfois des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu'à d’autres moments», a-t-il répondu, alors que le journaliste l'interrogeait sur une proposition de loi d'une députée MoDem qui souhaite verser cette allocation sous forme de bons d'achat.

Attribuée sous conditions de ressources, l'ARS s'élève pour 2021 à 370,31 euros pour les enfants de 6 à 10 ans, 390,74 euros pour les enfants de 11 à 14 ans, et 404,28 euros pour les adolescents de 15 à 18 ans, et a été versée au mois d'août aux familles concernées.

L'affirmation de Jean-Michel Blanquer, dont il n'a pas donné la source durant son intervention télévisée, a été nuancée par deux articles de France Info et Libération, qui reposent sur un sondage réalisé par la Caisse d'allocations familiales en 2013. Bien qu'il s'agisse d'une étude basée sur du déclaratif, 99% des parents interrogés assuraient utiliser l'ARS pour acheter des fournitures scolaires et 95% des vêtements. Le reste se dispersait entre les dépenses d'assurance, de cantine, de transport ou encore les affaires de sports. 

Par ailleurs, l'ancienne ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn avait assuré en 2017 qu'«aucune étude sérieuse ne prouv[ait] que l’ARS [était] effectivement utilisée par les familles à d'autres fins que les dépenses de rentrée scolaire». En 2010, dans Le Figaro, l'ex-secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano avait avancé : «Il y a des abus, mais ils sont marginaux comme le démontre une étude conduite auprès de 10 000 familles par dix caisses d'allocations familiales». Par ailleurs, elle avait expliqué que la mise en place de bons d'achat «renchérirait le coût de gestion de l'allocation et risquerait de créer des distorsions de concurrence entre les grandes chaînes du commerce et les petits commerçants».