Economie

Airbus chercherait à se défaire d’une filiale allemande déficitaire : des centaines d’emplois visés

Malgré un retour aux bénéfices au second trimestre, l’avionneur européen semble déterminé à mener une réorganisation qui passerait par des fermetures de sites en Europe ou des cessions d’actifs. En Allemagne sa filiale Premium Aerotec est menacée.

L’agence Reuters rapporte qu’en Allemagne, Airbus a prévenu ses employés au cours du week-end que des centaines d’emplois pourraient être menacés chez Premium Aerotec, sa filiale allemande spécialisée dans la construction de structures métalliques et composite d’avions. Selon des sources proches du dossier auxquelles se réfère l’agence, l’avionneur européen pense que jusqu’à 1000 emplois seraient menacés à terme si Premium Aerotec continuait de fonctionner au sein du groupe.

Cette filiale est déficitaire depuis des années et Airbus considère qu’un nouveau propriétaire aurait l’avantage de pouvoir travailler avec d’autres constructeurs et de gagner des parts de marché. Selon Airbus, Premium Aerotec affiche des tarifs de 25% à 30% plus onéreux que les autres fournisseurs.

Contacté par Reuters, le constructeur a refusé de confirmer l’information sur le nombre d’emplois menacés. En revanche, le syndicat IG Metall a déjà fait connaître son opposition à ce projet de cession disant redouter qu’il se traduise par de moins bonnes conditions de travail.

Les menaces pesant sur l’avenir de cette filiale de l’avionneur européen remontent à plusieurs semaines. Mi-juillet, le puissant syndicat industriel allemand s’était indigné d’avoir été exclu d’une réunion de haut niveau consacrée à l’avenir d’Airbus et qui s’était tenue à la chancellerie. L’Allemagne est en effet actionnaire d’Airbus avec 10,9% du capital, soit à peu près autant que l’Etat français.

A l’époque le syndicat IG Metall se référait déjà à un article de l’Augsburger-Allgemeine, un quotidien du sud de l’Allemagne, où se trouve Augsbourg, ville qui héberge le siège de cette filiale d’Airbus qui emploie quelque 8 000 personnes. Le quotidien y affirmait que le destin de la filiale dépendait désormais du ministre fédéral Helge Braun (CDU), sans portefeuille, mais chargé entre autres dossiers de l’industrie, et qui avait déjà participé à deux réunions consacrée à Premium Aerotec cette année.

Fermeture d'usine en Espagne

En fin de semaine Airbus a par ailleurs fermé son usine de Puerto Real en Andalousie au sud de l’Espagne, qui employait 350 personnes, en raison de l’arrêt de la production de l’A380 annoncée de longue date. La plupart des salariés devraient toutefois retrouver un poste à l’usine de Cadix, dans la même région, qui œuvre pour les activités militaires du groupe.

Mais tout ne va pas si mal pour le groupe aéronautique qui a annoncé en fin de semaine la livraison de 344 appareils au premier semestre dont 112 exemplaires de l'A321Neo et 147 de l'A320Neo, et un bénéfice de 2,2 milliards d’euros.