La Russie devrait fournir 28 000 tonnes de blé à l'Algérie, selon des déclarations de l'opérateur de fret agroalimentaire Rusagrotrans rapportées par l’agence Reuters le 21 juin. Ce serait la première expédition de ce type en près de cinq ans, la dernière livraison de blé russe à l'Algérie remontant à décembre 2016.
Le chargement s’effectuerait depuis un des ports de la mer Noire, où la Russie continue de développer ses capacités logistiques portuaires, avec la construction de nouvelles infrastructures de transbordement à Novorossiïsk.
La Russie, l'un des premiers exportateurs de blé au monde, tente de depuis plusieurs années de se faire une place sur le marché algérien, l'un des rares grands importateurs auquel elle n'avait pas accès jusqu'à récemment.
En effet, jusqu’à une période récente, le blé russe n’atteignait pas, contrairement à ses concurrents, principalement français et allemands, les normes de qualité exigées par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui a le monopole de l’importation. Mais, ces normes ont été récemment abaissées pour faire face au déficit chronique de production de l’Algérie qui ne couvre qu’un peu plus du tiers de ses besoins annuels (environ 11 millions de tonnes par an).
Pas de quoi inquiéter les céréaliers français qui continuent de dominer les importations de blé en Algérie. L'Algérie demeure en effet, un marché stratégique qui absorbe suivant les années entre 25% et 30% des excédents de blé français avec des livraisons annuelles proches de quatre millions de tonnes sur la moyenne des cinq dernières années. Et, alors que la production algérienne stagne aux environs de quatre millions de tonnes par an, malgré une politique gouvernementale volontariste, les besoins de la population qui croît à un rythme proche de 850 000 personnes par an ne cessent d’augmenter.