Economie

Réforme des retraites : Emmanuel Macron doute qu’elle puisse «être reprise en l'état»

En déplacement dans le Lot, le président de la République a de nouveau évoqué son projet ajourné de réforme des retraites. Restant vague sur le calendrier d'une éventuelle modification, il a semblé la lier à la «solidité» des finances publiques.

«Je ne pense pas que la réforme qui était initialement envisagée puisse être reprise en l'état», a déclaré le président de la République le 3 juin devant la presse, lors d’un déplacement à Martel, dans le Lot.

«Elle était très ambitieuse, extrêmement complexe et, du coup, était porteuse d'inquiétude», a-t-il ajouté, jugeant important de prendre en compte des «peurs» et le contexte créé par la crise sanitaire.

Mais le chef de l’Etat est resté vague sur l’avenir de cette réforme des retraites, alignant des formules comme «il est trop tôt», «rien n’est exclu», etc. Il a, en outre, déclaré que la priorité du gouvernement était «la reprise d'activité », mais aussi «de voir comment la solidité [des] finances publiques [était] assurée».

«C'est dans le débat avec les Françaises et les Français, avec les représentants des organisations syndicales et patronales, avec les forces politiques que je veux forger un peu cette conviction», a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a également dit attendre les préconisations d’un rapport demandé aux «meilleurs experts internationaux» sur une stratégie «pour le futur de la France», en référence aux travaux de la Commission sur les grands défis économiques qu'il a créée en mai 2020.

L'endettement de la France, un montant équivalent à plus de 117 % de son PIB

Perçue comme le projet emblématique du quinquennat, en plus de la suppression de l’impôt sur la fortune, la fusion des régimes de retraites en un système universel à points a rencontré une vive opposition des syndicats et a finalement été ajournée en raison de la crise sanitaire.

Mais, alors que le «quoi qu’il en coûte» a porté l’endettement de la France à un montant équivalent  à plus de 117 % de son produit intérieur brut, et que toute hausse des impôts pour rétablir l’équilibre des finances publiques a été exclue par le gouvernement, le système des retraites semble de plus en plus désigné comme une source potentielle d’économies.

Ainsi, fin mai, dans une interview accordée au quotidien Les Echos, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, après avoir annoncé 15 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires en faveur des entreprises évoquait «une stratégie de désendettement». Elle passerait par «la poursuite des réformes de structure, comme celle de l'assurance-chômage, mais aussi celle des retraites le moment venu».