Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé le 31 mai, sur France 2, que le déficit public de la France se creuserait cette année encore pour atteindre 9,4% du produit intérieur brut (PIB).
Ce déficit record s’explique, selon le ministre, par le report d’un certain nombre de dépenses de 2020 sur 2021, la poursuite des aides aux entreprises et le décaissement progressif du plan de relance.
«C’est la prolongation de l'effort que nous avons fait pour protéger notre économie et en même temps l'accroissement de cette relance économique que nous voulons pour avoir ce 5% de chiffre de croissance qui reste notre objectif», a ajouté Bruno Le Maire.
Cet objectif est moins optimiste que celui de la plupart des institutions comme la Banque de France, la Commission européenne ou encore l’OCDE qui prévoient en 2021 pour le pays un rebond de croissance compris entre 5,5% et 5,8%, après une chute de 7,9% en 2020.
Toutefois, ces chiffres pourraient être prochainement révisés à la baisse, compte tenu des statistiques décevantes de l’activité économique au premier trimestre, soit une quasi stabilité (-0,1%), contre une légère progression de +0,4% attendues.
Pour l’année en cours, le solde des finances publiques, qui comprend outre celui du budget de l’Etat, ceux de la Sécurité sociale et des collectivités locales, était attendu initialement avec un déficit équivalent à 8,5% du produit intérieur brut (PIB) de la France. Mais il a déjà été révisé à la hausse, à 9%, début avril.
Le déficit du budget de l’Etat à lui seul devrait atteindre 220 milliards, soit près de 47 milliards de plus que ce qui a budgété en loi de finances initiale, selon des précisions du ministre de l’Action et des Comptes publics Olivier Dussopt rapportées par l'AFP. Ce dernier a précisé sur la chaîne Public Sénat que la dette publique gonflerait elle à 117,2% cette année, contre 115,1% l'an dernier.
Le gouvernement doit présenter en milieu de semaine un projet de loi de finances rectificative (PLFR) comprenant plus de 15 milliards d'euros de mesures d'urgence supplémentaires, qui doivent servir notamment au financement de l'activité partielle et à des aides ciblées pour les entreprises en difficulté.