Economie

Le Maire revient de Kiev avec 1,3 milliard de contrats… largement financés par la France

L'Ukraine et la France ont signé quatre accords pour un montant de 1,3 milliard d'euros, qui prévoient notamment la fourniture de 130 locomotives d’Alstom. Paris et les banques françaises fourniront la majeure partie du financement.

«Nous ouvrons un nouveau chapitre de notre coopération économique avec la France», ces accords permettant de créer «des milliers d'emplois» en Ukraine, s'est félicité le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, cité par l’AFP, aux côtés du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, en visite à Kiev, le 13 mai.

A l’occasion du déplacement du ministre français, plusieurs contrats pour un montant total d’environ 1,3 milliard d’euros ont été signés en fin de semaine dans la capitale ukrainienne. Le plus important porte sur l'achat au groupe français Alstom, par les chemins de fer ukrainiens, de 130 locomotives électriques destinées au fret, pour un montant de 880 millions d'euros. Le constructeur précise sur son site que la production des locomotives occuperait «l'usine Alstom de Belfort, mais aussi les sites d'Ornans, Tarbes, Le Creusot et Villeurbanne».  

«Cet accord démontre le fort soutien de la France au programme de développement des transports de l'Ukraine et pourrait donner, grâce aux futurs contrats commerciaux prévus en 2021, une position de leader à Alstom dans ce plan de développement», écrit aussi Alstom.

Cet accord a un volet financier, grâce à des prêts, car l’Ukraine n’a pas les moyens de s’équiper sans le recours à l’emprunt

Pour remporter le marché, Alstom a accepté de localiser en Ukraine jusqu'à 35% de la production et de la maintenance des locomotives. Depuis 2010, Alstom, après des accords semblables au Kazakhstan et en Azerbaïdjan, ce nouveau contrat confirme la stratégie de développement d’Alstom dans les Etats de l’ex-Union soviétique «appuyée par le gouvernement et le président de la République» selon Bruno Le Maire cité par L’Est Républicain. Le ministre précise aussi que «cet accord a un volet financier, grâce à des prêts, car l’Ukraine n’a pas les moyens de s’équiper sans le recours à l’emprunt».

590 millions d'euros prêtés par le Trésor français

Un deuxième accord prévoit la fourniture par l'entreprise française Desautel de 370 camions échelles pour 300 millions d'euros afin de répondre aux besoins du service d'Etat ukrainien des situations d'urgence. Enfin des groupements associant Eiffage et Saint-Gobain pour l'un, VINCI, Razel-Bec et Civipol pour l'autre ont également remporté des marchés, chacun de 70 millions d'euros, pour la rénovation de stations d'eau potable à Kiev et dans la région de Lougansk (est), près de la ligne de front avec les séparatistes du Donbass.

Sur le montant total de ces accords-cadres, qui doivent être encore ratifiés par les Parlements des deux pays, 590 millions d'euros seront financés par des prêts du Trésor français et 555 millions d'euros par des crédits de banques françaises, selon Bercy.

Kiev, qui compte sur le soutien politique de Paris et Berlin, dans le format de négociation Normandie face à la Russie, a déjà signé en 2018 un accord sur l'achat au groupe franco-allemand Airbus Helicopters de 55 hélicoptères civils pour un demi-milliard d'euros.