Economie

Les Etats-Unis placent sept nouvelles sociétés technologiques chinoises sur liste noire

A Washington, la peur d'un renforcement du potentiel technologique militaire de Pékin n’a pas disparu avec le changement d’administration. Sept nouvelles entités spécialisées dans les supercalculateurs viennent d’être placées sur liste noire.

Le département du Commerce des Etats-Unis a annoncé le 8 avril que sept nouvelles «entités» chinoises qui produisent des supercalculateurs subiraient des sanctions, au motif qu’elles «mènent des activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts de politique étrangère des Etats-Unis», selon les termes de son communiqué.

Dorénavant, les entreprises américaines devront obligatoirement faire des demandes de licence spéciale auprès du département du Commerce pour vendre des composants à ces sept entreprises inconnues du grand public, comme Tianjin Phytium Information Technology, Sunway Microelectronics, ou le Centre pour la conception de circuits intégrés haute-performance de Shanghai.

La mesure prend effet immédiatement, même si elle ne concerne pas les commandes en cours de livraison. Dans sa déclaration, la secrétaire au Commerce Gina Raimondo explique : «Les capacités de calcul intensif sont vitales pour le développement de nombreuses – peut-être presque toutes – armes modernes et des systèmes de sécurité nationale, comme les armes nucléaires et les armes hypersoniques. Le département du Commerce utilisera toute l'étendue de ses pouvoirs pour empêcher la Chine de tirer parti des technologies américaines pour soutenir ses efforts déstabilisateurs de modernisation militaire.»

«L'endiguement et la répression menés par les Etats-Unis ne peuvent pas freiner la marche du développement scientifique et technologique de la Chine», a le jour même déclaré en réaction Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors de sa conférence de presse quotidienne. Il a ajouté que la Chine prendrait les «mesures nécessaires» pour défendre les droits et intérêts de ses entreprises.

Sous l’administration de Donald Trump, des dizaines d’entreprises chinoises avaient déjà été placées sur cette liste, comme le fabricant de téléphones mobiles et d’équipement de télécommunications Huawei, mais aussi le géant des puces électroniques SMIC.

En janvier 2020, le département de l’Intérieur des Etats-Unis avait aussi annoncé l’arrêt de l’utilisation d’une flotte de plus 800 drones fabriqués par le leader mondial, le constructeur chinois DJI.