Economie

«Un raid de cowboy» : Moscou fustige les sanctions américaines contre Nord Stream 2

Alors que Washington envisagerait d'imposer de nouvelles sanctions au projet de gazoduc Nord Stream 2, le porte-parole du Kremlin a dénoncé l'attitude des Etats-Unis, qui tentent de faire échouer le projet depuis des années.

«Il s’agit d’une attaque ouverte, un raid de cowboy [...] Comment appeler cela autrement ?» : dans l’émission Moscou. Kremlin. Poutine. diffusée sur la chaîne Rossiya-1, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov est revenu sur les sanctions américaines – passées et peut-être futures – contre le projet de gazoduc Nord Stream 2.

Malgré les nombreux écueils placés sur son parcours, le projet de gazoduc reliant la Russie et l'Allemagne avance ; les derniers travaux devraient débuter dans les eaux danoises à partir du 15 janvier, d'après l'autorité maritime du pays. Et ce alors que la Russie évolue, selon les termes du porte-parole du Kremlin, dans «un environnement inamical, voire hostile».

Et pour cause : selon une source au sein de l'administration Trump citée par Reuters le 23 décembre, les Etats-Unis envisageraient d'imposer de nouvelles sanctions aux entreprises prenant part à ce projet pharaonique de plus de neuf milliards d'euros. Soutenus par des pays européens comme la Pologne, Washington multiplie depuis des années les pressions pour faire échouer le projet.

Nord Stream 2, dont la mise en service était initialement prévue début 2020, est un gazoduc censé doubler les capacités de livraison de gaz russe de son aîné Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012, et garantir la sécurité des approvisionnements de l'Europe occidentale via la mer Baltique. Sa construction a été suspendue en décembre 2019, lorsque l'entreprise suisse Allseas a cessé son travail en raison des sanctions américaines. Les travaux ont toutefois repris mi-décembre 2020.

Ces sanctions, dénoncées par Berlin et Moscou, comprenaient le gel des avoirs et la révocation des visas américains pour les entrepreneurs liés au gazoduc. Le projet associe principalement le géant russe Gazprom à cinq groupes européens : le français Engie, les allemands Uniper et Wintershall, l'autrichien OMV et l'anglo-néerlandais Shell.