Dans ses dernières prévisions économiques, l'exécutif européen anticipe une chute de 7,8% du produit intérieur brut (PIB) de la zone en 2020. Cette récession est un peu moins grave que les -8,7% anticipés cet été, mais le rebond espéré l'an prochain (+4,2%) devrait aussi être beaucoup moins fort que le chiffre de 6,1% initialement prévu.
En cause : la seconde vague de la pandémie de coronavirus, qui «anéantit nos espoirs d'un rebond rapide», selon les explications du Letton Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission.
La Commission européenne anticipe pour l'instant que l'économie «reviendra à peine au niveau pré-pandémique en 2022». Mais elle souligne que le «degré élevé d'incertitude» qui pèse encore sur l'économie fait courir «des risques de détérioration» de ses perspectives. En conséquence, elle penche plutôt pour un retour à la normale en 2023.
Parmi ces incertitudes, Valdis Dombrovskis, a estimé que les difficultés de Londres et Bruxelles à négocier un accord qui entrerait en vigueur l'an prochain pesaient «clairement» sur les perspectives économiques de l'UE. Dans ses prévisions, la Commission part d'ailleurs du principe que les négociateurs ne parviendront pas à s'entendre sur un traité de libre-échange.
La France parmi les trois pays les plus touchés économiquement
Si l'ensemble des 19 pays de la zone euro entrent en récession cette année, trois souffrent particulièrement : l'Espagne (-12,4%), l'Italie (-9,9%) et la France (-9,4%). L'Allemagne, première économie de la région, parvient, elle, à limiter l'ampleur de la chute, avec un PIB en recul de 5,6% en 2020.
Ces difficultés économiques ont conduit les Etats membres à dépenser sans compter dans l'espoir de relancer leurs économies, ce qui provoque un impact sur les déficits publics, qui devraient largement se creuser, au-delà même de 10% en 2020 pour la France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique.
Conséquence évidente, la dette des Etats membres devrait s'envoler en 2020 : elle dépassera 100% du PIB dans l'ensemble de la zone euro. Les niveaux seront particulièrement élevés en Grèce (207,1% en 2020) et en Italie (159,6%). Selon les prévisions de la dette française devrait quant à elle atteindre 115,9% du PIB en 2020 et continuer à progresser en 2021 et 2022.