Economie

- 11% : Bruno Le Maire annonce une récession plus sévère que prévu

Le ministre de l’Economie a révisé à la baisse ses prévisions économiques pour 2020. Malgré le rebond du troisième trimestre, le reconfinement va encore amputer l’activité d’un point de pourcentage d’ici la fin de l’année, explique Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé le 30 octobre sur France Inter que le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait se contracter de 11%, alors qu'il prévoyait une baisse, déjà importante, de 10% jusqu'ici.

«On va avoir un quatrième trimestre qui va être difficile, forcément, on est confiné, l'économie française va tourner moins fort que d'habitude», a prévenu le ministre sur France Inter.

Dans un entretien au Parisien plus tard dans la journée, il a par ailleurs annoncé que les mesures prises pour soutenir l'activité économique face au deuxième confinement allaient se traduire par une nouvelle aggravation de la dette publique française, qui devrait atteindre 119,8% du PIB en 2020.

En début de semaine, il avait déjà estimé qu'après son rebond du troisième trimestre, le PIB allait rechuter au dernier trimestre, avec une contraction de 15% de l'activité durant le confinement, du fait de la fermeture imposée des commerces, restaurants ou encore des lieux de culture.

C'est moins que lors du premier confinement, où elle avait chuté de plus de 30%, car les restrictions sont un peu moins fortes qu'au printemps, avec les établissements scolaires ouverts et une poursuite du travail plus importante grâce aux protocoles sanitaires définis ces derniers mois. 

Mais avant même le reconfinement, l'économie a marqué des signes de faiblesse, avec des indicateurs dans le rouge : le moral des ménages a baissé en octobre, le climat des affaires a décliné pour la première fois depuis mai, et les perspectives d'activité des entreprises du secteur privé ont continué de se dégrader, après un premier coup d'arrêt en septembre.

Pour Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes, la nouvelle prévision du gouvernement pour 2020 «suppose aussi qu'il a déjà intégré la possibilité d'un confinement au-delà de quatre semaines», sans doute plutôt «six semaines». Elle craint aussi une «double peine» pour les entreprises, car un confinement plus long amputerait la période des achats de Noël, explique-t-elle à l'AFP.

Rebond au 3e trimestre, mais pas rattrapage 

Le gouvernement compte lui sur le renforcement des mesures de soutien en vigueur pour les entreprises et les salariés, afin d'éviter licenciements et faillites, notamment dans les secteurs déjà fragilisés par le premier confinement et de nouveau durement touchés. Il va débloquer 20 milliards d'euros pour les financer, Bruno Le Maire estimant qu'elles coûtent 15 milliards d'euros pour un mois de confinement.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux qui a qualifié d'«erreur» la fermeture de la plupart des commerces, il craint un «écroulement» de l'économie.

Au troisième trimestre, le PIB avait progressé de 18,2% par rapport au trimestre précédent, où il s'était effondré de 13,7% selon une première estimation publiée par l'Insee. Mais ce rebond ne vaut pas rattrapage, car il représente un baisse de 4,3% par rapport au troisième trimestre de 2019. 

Pour l’ensemble de l’année l'institut table aussi toujours sur une récession de 9%, prévision faite avant l’annonce du reconfinement et qui reposait sur une stagnation (et non une baisse) du PIB au dernier trimestre.