La fermeture des commerces dits «non essentiels» passe mal et met le gouvernement sous pression. Dans un geste de conciliation, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a annoncé le 2 novembre sur RTL qu’il recevrait cette semaine, en compagnie du ministre chargé des PME, Alain Griset les différentes fédérations de commerçants pour regarder avec eux quelle règles sanitaires permettraient «de rouvrir un certain nombre de commerces».
Il a notamment évoqué la «possibilité de prendre rendez-vous» dans les commerces, afin de réguler la venue des clients. Par ailleurs, il a annoncé que la coiffure à domicile ne sera plus possible, «par souci d'équité», afin que les salons de coiffure, fermés, ne soient plus désavantagés.
Ces discussions ont pour contexte la fronde qui s'est amplifiée ces derniers jours chez les petits commerçants, contraints de fermer durant le confinement, tandis que les grandes surfaces peuvent rester ouvertes.
La question de la fermeture des librairies a été particulièrement débattue alors que des enseignes comme la FNAC pouvaient continuer à vendre des livres parce qu’elle restait ouverte pour vendre des articles informatiques nécessaires au télétravail.
Au nom de «l'équité», le Premier ministre Jean Castex avait annoncé le 1er novembre pendant le journal télévisé de 20h sur TF1 que les rayons «non essentiels» des grandes surfaces devraient fermer à partir du 3 novembre. «C'est certainement pas le moment de revenir sur les mesures annoncées, c'est beaucoup trop tôt », avait-il ajouté.
Mais le jour même, les grandes surfaces, s’insurgeaient contre le projet du gouvernement déjà connu de fermeture des rayons non alimentaire. Selon la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), une telle mesure «manque de justification sur le plan sanitaire», «compliquerait la vie des Français», et serait «techniquement très difficile à mettre en œuvre dans de nombreux magasins».
La fédération estime aussi que cette mesure «entraînerait la mise au chômage partiel de plusieurs dizaines de milliers de salariés, sans aucune justification réelle, et créerait une totale distorsion de concurrence avec Amazon, au détriment une nouvelle fois du commerce physique».