«Trop souvent, au cours de ces dernières années, nous n'avons pas trouvé le bon équilibre dans les accords commerciaux», a lancé mercredi aux Etats-Unis, Hillary Clinton, l'une des candidates démocrates à la Maison Blanche, avant de poursuivre, «nous ne pouvons pas donner le bénéfice du doute aux nouveaux accords. Les risques sont trop élevés que, malgré toute notre bonne volonté, ils finissent par faire plus de mal que de bien aux familles américaines dont les salaires ont à peine bougé ces dernières années.»
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Hillary Clinton cite deux défauts dans l'accord annoncé lundi : l'absence de sanctions contre les pays accusés de manipuler leur monnaie, et des mesures qui donnent trop l'avantage, selon elle, aux compagnies pharmaceutiques au détriment des patients et consommateurs.
Une déclaration «suprise» de la part de celle qui fut entre 2009 et 2013, secrétaire d'Etat de l'administration Obama, et qui à ce titre, avait parcouru les 11 pays de la zone Asie-Pacifique pour vanter les mérites du futur accord commercial TPP, qu'elle qualifiait alors «d'étalon-or».
Un revirement, et un lâchage en règle de Barack Obama, qui s'expliquent sans doute par l'arrivée dans la course à l'investiture démocrate de Bernie Sanders. Ce sénateur social-démocrate est l'un des plus fervents opposants au TPP, et depuis des mois, il condamnait le silence de l'ex-secrétaire d'Etat sur ce point.
Dans la droite ligne de Bernie Sanders, une grande majorité du parti démocrate s'oppose en effet à cet accord de libre-échange, craignant qu'il ne conduise rapidement à la destruction d'emplois aux Etats-Unis.
L'accord TPP, annoncé cette semaine, rassemble 12 pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam). Il doit encore être ratifié par le Congrès. Mais le vote n'aura lieu que l'année prochaine, en pleine campagne des primaires.
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