Economie

La métropole strasbourgeoise présente des «desiderata» à Huawei sur fond de débat sur la 5G

Des élus de la métropole de Strasbourg ont transmis leurs «desiderata» aux représentants français du géant chinois Huawei au sujet d'une éventuelle implantation d'une usine de production d'équipement pour la 4G et la 5G autour de la métropole.

Des élus de la métropole de Strasbourg ont fait part le 12 octobre à des représentants français du géant chinois des télécoms Huawei de leurs «desiderata» quant à l'éventuelle implantation locale d'une usine de production d'équipements pour la 4G et la 5G.

«La réunion de ce matin visait à échanger sur l’offre d’emploi et la qualité des emplois de l'usine, son empreinte environnementale, sa responsabilité sociale et son mode de fonctionnement», a déclaré à la presse Pia Imbs, présidente de l'Eurométropole qui réunit Strasbourg et la trentaine de communes avoisinantes. «La moindre des choses, c'est de recevoir un interlocuteur qui a envie de s'implanter sur notre territoire et d'apprendre à le connaître», a-t-elle observé, souhaitant «voir comment cette entreprise peut répondre à nos desiderata en termes de développement économique et durable».

Une implantation sur fond de débat autour de la 5G

La question de l'implantation locale d'une usine de Huawei est sujette à controverse depuis que des élus de la métropole, dont Pia Imbs et Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg, se sont prononcés en faveur d'un moratoire sur le déploiement de la 5G en France. Thibaud Philipps, maire (LR) d'Illkirch-Graffenstaden, commune limitrophe de Strasbourg où pourrait s'implanter la future usine, et Jean Rottner, président (LR) de la région Grand Est, se sont eux montrés très enthousiastes à l'idée d'accueillir l'industriel chinois.

Alors que le groupe chinois est depuis plusieurs mois dans le collimateur des Etats-Unis qui le soupçonnent d'espionnage au profit de Pékin, la métropole réclame de l'Etat Français un positionnement «plus clair» sur les sujets relatifs à la cybersécurité et la protection des données.

Thibaud Philipps a lui insisté sur l'enjeu économique et social de l'implantation de cette usine. «Il y a 500 emplois en jeu, c'est un vecteur d'attractivité du territoire», a-t-il expliqué à l'AFP. «J'ai senti des partenaires comme la métropole qui ont envie de connaître Huawei et qui ne ferment pas la porte. C'est vraiment le point positif que je veux retenir». L'élu a annoncé un calendrier «serré», les dirigeants de Huawei souhaitant selon lui «signer avant la fin de l'année des documents» relatifs à leur nouvelle implantation. La production d'équipements par l'usine commencerait, elle, au plus tôt «au début de l'année 2023». 

«On est encore dans une phase ou chacun doit faire sa sélection. Chez Huawei, la décision serait prise au niveau de la direction internationale», a précisé Anne-Marie Jean, vice-présidente de la métropole, en charge du développement économique. «Ce que je comprends, c'est que les sites envisagés par Huawei sont tous en Alsace, et qu'il y en a quatre».