«Il est probable que non», a répondu Bruno Le Maire interrogé par Le Figaro sur la possibilité que la privatisation d'ADP (Aéroports de Paris) et la cession des parts de l'Etat dans Engie soient réalisées d’ici la fin du quinquennat. Dans cette interview publiée dans l’édition datée du 9 octobre, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance a estimé que «les conditions économiques [n’étaient] pas réunies».
Ces deux cessions d’actifs étaient, avec la privatisation de la Française des Jeux (FDJ) – qui elle, a bien eu lieu – une des mesures phare de la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) promulguée le 22 mai 2019.
Défendant, sous certaines limites, le principe des cessions d’actifs au secteur privé, le ministre a expliqué que selon lui l’Etat avait vocation à se maintenir au capital d’entreprises dans des secteurs «stratégiques» comme le Nucléaire, la Défense et les Transports, mais que dans d’autres activités il se retrouvait «à devoir défendre en même temps l’intérêt particulier d’une entreprise et l’intérêt général».
A propos de ce type de situation ambiguë, le ministre est aussi revenu sur l’offre de rachat par Veolia des actions du groupe Suez détenues par Engie, que l'Etat actionnaire de référence avec 23,6% du capital, n’a pu empêcher lors du vote du conseil d’administration d’Engie du 5 octobre. Il a notamment dit regretter cette décision, selon lui «fondée sur le plan financier mais fragile sur d’autre plans».
«Avions-nous des assurances suffisantes sur l'emploi ? Non. Avions-nous des assurances fermes sur la préservation de la concurrence ? Non», a-t-il expliqué ajoutant que le gouvernement pensait que ces garanties demeuraient «indispensables».