Economie

Elisabeth Borne prévoit un report de la privatisation des aéroports de Paris «au-delà de 2022»

En raison de l’effondrement du trafic aérien dont la reprise complète n’est pas attendue avant 2022, la privatisation d’ADP est ajournée sine die.

«Je pense que ce n’est pas le sujet des mois qui viennent», a répondu la ministre de la Transition écologique et solidaire chargée des Transports interrogée sur la privatisation d’ADP (ex-Aéroports de Paris) sur BFMTV/RMC ce 22 juin. «Au-delà de 2022 on verra», a-t-elle ajouté.

Invitée à réagir aux propositions de la Convention citoyenne sur le climat, la ministre a estimé que les circonstances actuelles ne se prêtaient «pas vraiment» à cette opération après avoir souligné que l’activité du transport aérien était tombé à 3% de ce qu’elle était l’an dernier avant de remonter à 10%.

L'Etat français détient actuellement 50,6% d'ADP. Le projet de privatisation, qui doit prendre la forme d'une concession pour 70 ans, figure au rang des cessions d'actifs publics prévues dans la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) adoptée au printemps 2019.

Ce projet avait été suspendu le temps de la collecte des signatures pour la pétition lancée par les opposants à ce projet visant à convoquer un référendum d'initiative populaire (RIP), qui s'est terminé fin mars sans que le nombre de signatures nécessaires à son organisation (4,7 millions d’électeurs) ne soit atteint.

A la Bourse de Paris, l'action ADP a évolué à la hausse puis à la baisse dans les premiers échanges avant de remonter à 99,50 euros vers 11h (heure de Paris) près de son cours de clôture de fin de semaine à 99,95 euros.

En fin de semaine, dans une interview accordée au Journal du dimanche, le PDG du groupe ADP a par ailleurs laissé entendre qu’il s’apprêtait à supprimer des emplois pour adapter ses effectifs à la baisse du trafic aérien. Pendant le confinement le groupe ADP a mis 85% de son personnel en chômage partiel.

«A la fin de l’année, nous pourrions être à 65-70 % d'une activité normale. C’est un choc historique. Nous allons perdre plus de 50 % de notre chiffre d'affaires, qui pourrait être amputé d'environ 2,5  milliards d’euros», a-t-il également prévenu.

A Orly le groupe anticipe «une activité normale» en 2022-2023, alors que pour Roissy Charles-de-Gaulle, qui accueille actuellement 20 000 passagers par jour au lieu de 230 000 habituellement «ce sera un peu plus long».