Economie

Enchères 5G : l’Etat empoche 2,8 milliards d’euros et promet d’informer les élus

L’attribution de blocs de fréquences pour l’exploitation de réseaux de téléphonie de cinquième génération (5G) a rapporté près de 3 milliards d’euros à l’Etat. Le secrétaire au numérique a annoncé un «plan de contrôle» de l’exposition aux ondes.

Initialement prévues en avril mais repoussées en raison de la pandémie de Covid-19, les enchères pour l’attribution des fréquences 5G ouvertes le 29 septembre ont été rapidement conclues. Elles ont permis aux opérateurs de téléphonie mobile (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) d'acquérir 11 blocs de fréquences, ouvrant la voie aux premières commercialisations de services 5G dans certaines villes françaises à la fin de l'année.

Avant ces enchères, chacun des quatre opérateurs avait déjà obtenu un bloc de fréquences au prix fixe de 350 millions d'euros. Mais cette fois, ils ont dépensé ensemble 2,786 milliards d’euros, Orange remportant le plus gros bloc de fréquences devant SFR, Bouygues Telecom et Free.

«Avec 90 MHz de spectre 5G, Orange sera en mesure de conforter son leadership dans les réseaux mobiles et développera un réseau 5G performant, gage d’attractivité et de compétitivité pour la France», s'est félicité Stéphane Richard, PDG d'Orange, dans un communiqué.

Lors d'un point-presse organisé pour l'occasion, le 1er octobre au siège d'Ericsson France à Massy dans le département de l’Essonne, Sébastien Soriano, président de l'Arcep, l'autorité de régulation organisatrice de ces enchères, a déclaré : «Ce sont des enchères fructueuses. Il faut saluer un engagement très fort des quatre opérateurs qui confirment leur volonté d'investir fortement en France.»

C'est un chiffre important

Commentant le résultat des enchères, le secrétaire d'Etat au numérique Cédric O, également présent chez Ericsson France a ajouté : «C'est un chiffre important.» La 5G suscite toutefois l'hostilité d'une partie de l'opinion, de responsables politiques et d'ONG, qui remettent en question l'intérêt de cette nouvelle technologie, et évoquent des risques pour la santé ou l'environnement.

Le gouvernement «entend les interrogations»

Cette question a même suscité un débat enflammé au sein de la classe politique depuis l'appel à un moratoire de l'attribution des fréquences par près de 70 élus de gauche et écologistes mi-septembre. Le président de la République, Emmanuel Macron leur avait répondu indirectement en ironisant sur «le modèle Amish», en référence à une communauté religieuse principalement implantée en Amérique du Nord, et prônant un mode de vie simple à l’écart de la civilisation moderne.

Lors de la conférence de presse chez Ericsson, le secrétaire d'Etat au numérique a toutefois assuré que le gouvernement «entend[ait] les interrogations» sur les questions sanitaires et environnementales. Il a rappelé que seraient annoncées le 8 octobre, les premières mesures concernant la consommation énergétique des antennes de téléphonie mobile, avant le lancement à venir d'un «plan de contrôle» sur l'exposition aux ondes 5G.

Il a en outre promis que les élus seraient «systématiquement» prévenus de l'arrivée d'une antenne 5G à travers la création d'un «comité spécifique», dont la première réunion se tiendra le 22 octobre. «La 5G est une technologie importante dans le cadre de la stratégie de relance», a-t-il ajouté, évoquant un retard de la France dans le déploiement de la nouvelle génération de réseau mobile.