Economie

La Chine pourra restreindre l'activité d'entreprises jugées «non fiables» sur son territoire

Après l'interdiction américaine de télécharger des applications chinoises outre-Atlantique, Pékin a annoncé l'instauration d'un mécanisme qui lui permettra de restreindre sur son sol les activités des entreprises étrangères.

Le ministère chinois du Commerce a annoncé le 19 septembre 2020, en pleine escalade des tensions entre Pékin et Washington, la mise en place d'un mécanisme lui permettant de restreindre sur son sol les activités des entreprises étrangères. S'il ne vise nommément aucune entité, le ministère fait état d'une série d'agissements susceptibles de rendre des entreprises figurant sur une future «liste d'entités non fiables» passibles d'amendes, de restrictions d'activités ou d'entrée de matériel et de personnel en Chine.

Cette liste comprendra les entreprises dont les activités «portent atteinte à la souveraineté nationale de la Chine et à ses intérêts en matière de sécurité et de développement», ou qui violent «les règles économiques et commerciales internationalement acceptées», selon le ministère.

L'annonce chinoise intervient alors que les Etats-Unis ont interdit de télécharger à partir du 20 septembre les applications TikTok et WeChat détenues par les géants chinois ByteDance et Tencent.

Dans son communiqué, le ministère chinois du Commerce accuse Washington de pratiquer «l'intimidation». «Si les Etats-Unis persistent dans leurs actions unilatérales, la Chine prendra les mesures nécessaires pour protéger de façon résolue les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises», a-t-il menacé.

Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine connaissant un regain de force depuis le mois d'août quand le président Donald Trump, en pleine campagne pour sa réélection, a posé un ultimatum à TikTok qu'il accuse d'espionnage industriel pour le compte de Pékin, sans toutefois présenter des preuves tangibles.

Le géant chinois des télécoms Huawei figure également sur une liste noire américaine visant à l'empêcher d'acquérir des technologies made in USA, indispensables à ses smartphones. Les Etats-Unis mettent également la pression sur les Européens pour qu'ils excluent Huawei de leurs futurs réseaux 5G.