«Nous avons acheté pour plus de 2 milliards d'euros de produits et services français en quatre ans. Nous prévoyons de doubler ce chiffre dans les quatre prochaines années», annonce Linda Han, la responsable des affaires publiques de Huawei France dans un entretien publié, ce 18 septembre, par le quotidien économique Les Echos.
Linda Han rappelle que Huawei est présent en France depuis 17 ans et y a déjà «investi plus de 199 millions d'euros dans la création de cinq centres de recherche dans le design, le traitement de l'image, les algorithmes, les normes 5G». Elle annonce aussi l’ouverture prochaine à Paris d’un sixième centre de recherche voué, lui, à la recherche fondamentale en mathématique.
Enfin, elle confirme le projet de construction, en France, d’une usine de fabrication d’antennes qui devrait employer 500 personnes, et dont elle prévoit l’ouverture en 2022.
Pourtant, le Parlement français a adopté en août 2019 la Loi visant à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l'exploitation des réseaux radioélectriques mobiles, le plus souvent appelée «Loi anti-Huawei», même si elle ne cible pas le groupe chinois en particulier.
«Loi anti-Huawei»
Or, même si le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a nié, en juillet sur France Info, toute «discrimination à l'encontre de quelque opérateur que ce soit», l’horizon est plutôt bouché pour Huawei sur le marché de l’équipement 5G en France. Le groupe Bouygues a même – pour le moment sans succès – saisi le Conseil d’Etat pour contester la fameuse loi anti-Huawei, qui devrait l’obliger à changer son équipement Huawei déjà installé pour les générations de téléphonie précédentes.
Mais, répondant à une question sur la rentabilité de Huawei en France dans l’interview réalisé par Les Echos, la responsable des affaires publiques du groupe chinois explique que dans l’Hexagone, l’enjeu commercial n’est pas «la priorité». Elle précise que si le groupe y investit, c’est parce que la France «est un pays stratégique pour [sa] chaîne d'approvisionnement » et que plus de 300 entreprises françaises comptent parmi ses fournisseurs.