«Il est de notre intérêt collectif à tous que les PME puissent faire face à leurs échéances de remboursement et se redressent», déclare Bruno Le Maire dans une interview publiée par le quotidien Les Echos datée du 25 août.
Il explique d’abord que 95% des entreprises qui ont eu recours aux prêts garantis par l’Etat (PGE) sont des TPE et des PME, et que «beaucoup ne seront pas en mesure de rembourser leur PGE au bout d'un an».
Le ministre, à ce titre, fait deux annonces dans la perspective du plan de relance destiné à sortir l'économie française de la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19, et dont la présentation, initialement prévue le 25 août, a été reculée d'une semaine.
La première concerne les prêts garantis par l'Etat (PGE). Souscrits par de nombreuses entreprises, en particulier des PME, auprès des banques, mais avec le soutien de l'Etat, ces emprunts de secours bénéficient d'un différé de remboursement d'un an ainsi que le la possibilité de les solder sur une durée d'une à cinq années, d'après le site de l'administration française.
Selon le ministre, les banques accepteront de prolonger ces prêts aux PME au-delà de la durée prévue, avec des taux d'intérêt compris entre 1% et 3%. A ce propos, Il affirme négocier depuis plusieurs semaines, un taux «le plus attractif possible au-delà de la première année».
L'autre annonce concerne la mise en place de prêts de très long terme, dits «participatifs». Ce système, déjà existant, est à mi-chemin entre les emprunts classiques et l'investissement direct dans les fonds propres des entreprises.
Ces prêts d’un montant limité à 10 000 euros pour les entreprises employant jusqu’à dix salariés, et à 50 000 euros jusqu’à 49 salariés, dureront au moins sept ans. Le remboursement commence 12 mois après le décaissement et leur taux est de 3,5%. Ils seront octroyés par le secteur financier avec également une garantie de l'Etat.
«L'Etat apportera sa garantie jusqu'à 3 milliards d'euros, ce qui permettra aux entreprises de lever de 10 à 15 milliards d'euros de prêts à long terme», promet le ministre de l’Economie, des Finances et – depuis le remaniement du 6 juillet – de la Relance.
L'Etat «assureur en dernier ressort de l'économie», selon le ministre
Pariant pour le moment sur une récession de 11% de l’activité économique en 2020, Bruno Le Maire se dit néanmoins «confiant dans la capacité de l'économie française à se redresser dans les deux prochaines années». Mais pour cela, l'Etat doit selon lui «être l'assureur en dernier ressort de l'économie».
Un rôle qui devrait dégrader sérieusement et durablement les finances publiques. Ainsi pour 2020, le budget de l’Etat prévoit dans sa troisième loi de Finances rectificative de fin juillet un déficit de 225,1 milliards d’euros, équivalent à plus de 10% du PIB.
Quant au budget 2021, il ne sera connu qu’en fin d’année, mais sera lui aussi nettement déficitaire. Malgré cela Bruno Le Maire déclare que «le rétablissement des finances publiques doit rester un objectif à terme», mais que seule la croissance permettra de redresser durablement les comptes publics.