Le confinement instauré sur huit semaines en France pour lutter contre l'épidémie de coronavirus va se traduire par 120 milliards d'euros de perte d’activité, tandis que «l'épargne forcée» atteindra 55 milliards d'euros, selon une étude publiée lundi par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
«Pendant la période de confinement, le produit intérieur brut (PIB) est réduit de 32%», a calculé l’OFCE, lequel précise que ce chiffre correspond à 5 points de produit intérieur brut (PIB) sur l'ensemble l'année 2020.
Selon l’institut de prospective, la reprise de l'activité dépendra beaucoup de celle de la consommation. Difficile en effet de prévoir aujourd’hui si les Français dépenseront ce qu'ils ont épargné durant le confinement, ou s’ils se constitueront une épargne de précaution.
Cependant, face aux incertitudes liées à la sortie de crise, l’étude estime que «l'épargne accumulée pourrait ne pas être consommée complètement et rapidement». D'autant que l’OFCE estime que les ménages verront leur revenu se réduire de 9 milliards d'euros pendant le confinement.
Pour l'OFCE, «la contribution [l’impact] de huit semaines de confinement à l'évolution du déficit public serait de 2,8 points de PIB, soit 65 milliards d'euros», mais si l'intégralité de l’épargne constituée pendant cette période était consommée, ce chiffre n'atteindrait que 20 milliards d'euros, soit 0,9 point de PIB. Dans ce cas, la perte annuelle d'activité serait ramenée à 2 points de PIB au lieu de 5, soit 48 milliards d’euros au lieu de 120.
En outre, l’OFCE redoute que les restrictions qui persisteront, notamment sur les mouvements de personnes, aient «des impacts sectoriels massifs» et entraînent des «ajustements coûteux en chômage». Enfin, l'institut de conjoncture estime que les huit semaines de confinement pourraient conduire à réduire le taux de marge des entreprises de 2,9 points de valeur ajoutée sur l'année, soit l'équivalent d'une perte de 35 milliards d'euros.
Le gouvernement prévoit quant à lui que le PIB de la France reculera sur l'ensemble de l'année 2020 de 8% sous l'effet du choc économique provoqué par le coronavirus, qui ne sera pas limité aux huit semaines de confinement. Il prévoit également pour 2020 une envolée du déficit public à 9% du PIB, et de la dette à l’équivalent de 115% du PIB contre 100% avant le début de la crise.