«Du fait de la pandémie, l'économie mondiale devrait se contracter fortement de - 3% en 2020, bien pire que lors de la crise financière de 2008-2009», annonce le Fonds monétaire international (FMI) dans ses prévisions parues le 14 avril. L’institution financière, dans un rapport intitulé Le grand confinement, prédit un choc sans précédent depuis la Grande Dépression des années 1930.
La récession désormais attendue cette année va toucher en premier lieu les économies les plus avancées, qui sont aussi les plus durement touchées par la pandémie : le PIB des Etats-Unis devrait chuter de 5,9% avant un rebond de 4,7% en 2021, dans le meilleur des scénarios établis par le FMI.
Celui-ci prend pour hypothèse que la pandémie s'estompe au second semestre 2020 et que «les efforts de confinement puissent être progressivement abandonnés». En 2021, le rebond de la zone euro serait équivalent à celui anticipé aux Etats-Unis avec une croissance de 4,7%, selon ce même scénario.
Mais en 2020, la zone euro connaîtrait une récession de 7,5% avec une chute de 9,1% du PIB en Italie, de 8,0% en Espagne, de 7,0% en Allemagne et de 7,2% en France. Cette dernière prévision contredit celle, plus pessimiste encore, faite par Bercy, qui s'attend désormais une chute record de 8% du PIB français en 2020.
Récession partout sauf en Inde et en Chine
La Chine et l’Inde sont les seules économies qui échapperaient à une récession, selon les prévisions du FMI. La Chine devrait rester en croissance, mais de 1,2% contre 6% attendus en janvier, tandis qu'en 2021 le PIB chinois devrait rebondir de 9,2%. L’Inde ne perdrait que 2,3 points de croissance, passant de + 4,2% en 2019 à 1,9% en 2020, avant de rebondir à +7,5% en 2021.
En revanche, l’institution financière s'attend à une récession de 5,2% en Amérique latine. Elle prévoit aussi une diminution des échanges commerciaux mondiaux de 11% et une chute moyenne sur l’année des prix du brut de 40% par rapport à l’année précédente.
Enfin, le FMI souligne que «les risques de résultats encore plus graves sont considérables» et qu’une seconde vague d’épidémie pourrait entraîner une chute de l’économie mondiale de trois points supplémentaires.
Quant à la reprise de 2021, elle ne serait que «partielle car le niveau de l'activité économique devrait rester inférieur au niveau […] prévu pour 2021 avant que le virus ne frappe», selon l'économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, citée dans un communiqué. Enfin, le FMI n’exclut pas une nouvelle vague d'infections en 2021, qui forcerait les pays touchés à renouer avec le confinement, coûterait entre cinq et huit points de PIB et se solderait donc par une deuxième année consécutive de récession à l'échelle de la planète.