Economie

En janvier le marché automobile européen chute de 7,5%...en partie à cause des ventes de décembre

Les derniers chiffres disponibles montrent que le secteur automobile européen a connu un brusque tassement de ses ventes en début d’année, en particulier en France. Mais cette baisse serait le contrecoup d’achats anticipés fin 2019.

Selon des chiffres publiés ce 18 février par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), le marché automobile européen a chuté de 7,5% en janvier, les constructeurs français ayant particulièrement souffert.

Le groupe Renault (avec Alpine, Dacia et Lada) a fait deux fois moins bien que la moyenne, avec des livraisons en recul de 16,3%, et son rival français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a accusé une baisse de 12,9%.

957 000 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne (UE) pendant le premier mois de l’année. Les quatre principaux marchés ont été dans le rouge : la France (-13,4%), l'Espagne (-7,6%), l'Allemagne (-7,3%) et l'Italie (-5,9%).

Brexit oblige, l'ACEA a établi pour la première fois ses statistiques pour l'UE hors Royaume-Uni, en retraitant les chiffres de 2019 afin de permettre les comparaisons d'une année sur l'autre.

La chute de janvier semble être le contrecoup d'un mois de décembre artificiellement gonflé par l'anticipation de changements réglementaires intervenus avec le changement d'année.

D'une part, l'UE contraint désormais les constructeurs à respecter un plafond moyen d'émissions de CO2 de 95 grammes par kilomètre sur leur gamme sous peine de lourdes amendes, afin de lutter contre le réchauffement climatique.

L'effet de nouvelles taxes au 1er janvier

D'autre part, plusieurs Etats ont alourdi la fiscalité automobile au 1er janvier, comme la France, qui a mis en œuvre une forte augmentation du malus sur les véhicules les plus polluants.

«Des modifications fiscales majeures annoncées pour 2020 par certains Etats membres de l'UE ont provoqué une anticipation d'immatriculations sur décembre 2019, qui explique la chute de janvier», explique d’ailleurs l'ACEA dans un communiqué.

Mais elle ajoute que «d'autres facteurs ont joué, comme la détérioration du contexte économique et l'incertitude provoquée par la sortie du Royaume-Uni de l'UE».

Mais toutes les marques n'ont pas été logées à la même enseigne. Le groupe allemand Volkswagen, par exemple, a bien résisté, confortant sa première place en Europe. Ses immatriculations ont seulement fléchi de 0,4%, lui permettant d'augmenter de 1,9 point sa part de marché.

La marque Volkswagen, qui donne son nom au groupe, a certes reculé de 6,6%, mais les livraisons de Skoda n’ont connu qu’une légère baisse (-1,4%), quant à Audi (+6,4%), Seat (+10,4%) et Porsche (+76,4%) elles ont réussi à tirer vers le haut le géant aux douze marques.