Plus de 2 000 vignerons sont réunis depuis le 10 février à Paris pour le salon Wine Paris-Vinexpo alors que leur filière souffre des taxes douanières imposées par l'administration Trump. L'administration Trump a en effet appliqué le 18 octobre dernier des droits de douane de 25% sur les vins (sauf pétillants) français, espagnols et allemands de moins de 14 degrés, en représailles au traitement préférentiel que l'Union européenne accorderait à Airbus.
«On est pris dans un imbroglio qui ne nous concerne pas [...] on est pris au piège, on est des victimes», a déploré Christine Scher-Sévillano, viticultrice, interrogée par RT France. La propriétaire d'exploitation envisage aujourd'hui de développer son activité sur des marchés de substitution où elle n'avait «pas envisagé d'investir».
Mais il n'y a pas que ce côté de l'Atlantique que les mesures américaines inquiètent et pénalisent : «Ces 25% de taxes représentent toute ma marge [...] nous n'achetons plus de vin, il y aura un impact sur les ventes et sur nos capacités à conserver les emplois», a estimé Joseph Kotnik, président de Worldwine Cellar, un caviste américain rencontré au salon.
Un surplus sur le marché français
Thomas Montagne, président de la Confédération européenne des vignerons indépendants, redoute quant à lui que ces taxes, imposées par le premiers pays vers lequel les vignerons français exportent ne fassent baisser les cours du vin en France.
«Ce qui ne se vend pas à l'export se retrouve sur le marché français ipso facto [...] une légère sur-quantité d'offre par rapport à la demande peut faire chuter les cours de manière assez importante», a-t-il déclaré sur le plateau de RT France.
Quant à la raison invoquée par l'exécutif américain pour justifier ces taxes, il s'agace : «Excusez-moi, mais c’est pas notre affaire.»
Les ventes de vins français aux Etats-Unis ont chuté pratiquement de moitié (-44%) en novembre après l'entrée en vigueur des taxes à laquelle s'ajoute la crainte d'une augmentation de cette taxation à 100%, sur fond de litige entre Paris et Washington sur la taxation des GAFA.
A cela s'ajoute un autre sujet d'inquiétude pour les viticulteurs français : l'épidémie de coronavirus qui plombe l'économie chinoise, autre marché important de la filière.