«L'entreprise se trouve embarquée par un conflit qui la dépasse largement», écrit Jean-Pierre Farandou, dans une lettre rendue publique à Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, le syndicat majoritaire.
«Avec déjà plus de 700 M d'euros d'impact économique, qui se rajoutent aux 800 M d'euros de pertes liées au conflit de 2018 contre la réforme ferroviaire, notre entreprise est privée d'1,5 milliard d'euros de revenus en 2 ans», affirme le PDG de la SNCF.
Il estime par ailleurs que l'image de l'entreprise «est une nouvelle fois affectée [et] la capacité de la SNCF à assurer durablement un service public de qualité est re-questionnée». Puis il ajoute que «les clients se tournent vers des solutions alternatives au ferroviaire [et que] le fret ferroviaire est encore affaibli».
Dans sa lettre, le président de la SNCF fait valoir que l'action de la direction «a permis que près de 58% des cheminots et trois conducteurs sur quatre ne soient finalement pas concernés par le projet de réforme des retraites».
Il estime aussi que le «positionnement revendicatif» de la CGT «comme fer de lance d'un conflit interprofessionnel qui s'oppose à un projet de loi, renvoie à une négociation nationale avec le gouvernement en dehors de [son] champ de responsabilité».
silence assourdissant de la Direction SNCF qui laisse les élus politiques de la majorité présidentielle vomir quotidiennement sur les salariés de l'entreprise
Dénonçant dans un tract la «stratégie du pourrissement», le secrétaire général du premier syndicat à la SNCF déplorait qu’ «après 30 jours de grève, aucun représentant de la CGT cheminots n’a[it] eu le "plaisir" de rencontrer le premier dirigeant de l’entreprise pour traiter les 28 sujets revendicatifs majeurs repris dans le préavis de grève unitaire».
Et dans sa lettre ouverte au patron de la SNCF, Laurent Brun déplorait également «le silence assourdissant de la Direction SNCF qui laisse les élus politiques de la majorité présidentielle vomir quotidiennement sur les salariés de l'entreprise, les traiter de privilégiés, de profiteurs, d'assistés, de corporatistes et autres qualificatifs inacceptables».
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